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L’homme derrière la microbrasserie
Marie-Claude Aspiros – Originaire de la Rive-Sud, Hugues Néron a pourtant vécu les plus beaux moments de sa jeunesse sur les terres familiales maternelles des Dagenais. « Dans le temps, on venait passer l’été à Shawbridge et non à Prévost! Tout le monde avait des petits chalets au bord du lac. Mes cousins et moi, on y passait toutes nos vacances ! » Ces souvenirs d’enfance sont certes tous reliés à sa famille et à l’endroit qui l’a vu grandir.
L’école de la vie
Hugues a fait ses premiers pas en restauration à 15 ans, à l’Auberge Mont-Gabriel, où il a fait la rencontre de Bernard Le Martret. Selon Hugues, sa soif d’apprendre, son éthique de travail et sa résilience ont contribué à son ascension rapide. En effet, à 22 ans, il était déjà gérant d’un restaurant. L’homme d’affaires se plait à dire qu’il est allé à l’école de la vie, puisque son apprentissage, il l’a fait sur le terrain.
Rapidement lassé par la routine, il a succombé à l’appel de l’aventure qui l’a mené en France, où il est resté neuf ans. Durant toutes ces années, il s’est apparemment frayé un chemin grâce à sa personnalité, sa détermination et sa grande débrouillardise. Mais ce sont ses deux années de travail à Paris qui ont été les plus formatrices. Hugues dira de cette expérience : « c’est là que j’ai appris absolument toutes les facettes du métier… jusqu’à ce que l’amour me ramène au Québec. »
Une phrase qui a changé sa vie
Bernard Le Martret (son mentor) lui a un jour lancé une phrase qui a littéralement forgé qui il est aujourd’hui : « Je sais que si vous le faites, ce sera bien fait. » Pour Hugues, ces quelques mots ont su le propulser, lui donner la confiance nécessaire pour réaliser tous ses projets et concrétiser ses rêves.
C’est en se souvenant de ces paroles qu’il y a environ sept ans, Hugues a décidé de prendre son destin en mains et de bifurquer vers l’entrepreneuriat. « J’en avais assez de me faire dire que j’étais né pour un petit pain. J’avais envie de réaliser quelque chose de bien. » Ce projet, c’était le Saint-Sau, aujourd’hui un des établissements les plus courus des Laurentides.
Une vision bien définie
Employant 135 personnes, dont la moitié à temps plein, Hughes Néron est fortement influencé par la culture et l’héritage, tant familial qu’architectural. C’est ce qui a motivé sa décision de mettre en valeur le plus vieux bâtiment de Saint-Sauveur pour y héberger le Saint-Sau. En ce qui a trait au Shawbridge, dont il en a réalisé le concept de A à Z, la microbrasserie et ses dépendances ont été érigées sur le bâtiment existant (ancienne épicerie AXEP qui a appartenu à son cousin André Dagenais, avant d’être vendue aux Piché et d’être reprise par lui) qui a été rénové du tout au tout. « Je suis très attaché aux vieilles choses, à la terre et à l’histoire », affirme-t-il d’un ton résolu.
Hugues Néron, un Prévostois dans l’âme, se définit comme étant un développeur. Ses yeux brillent lorsqu’il parle de ce que sera Prévost d’ici quelques années, c’est pourquoi il tient à faire partie de son essor économique.
L’homme d’affaires souhaite ardemment revenir à la base en exploitant les terres agricoles encore intouchées. D’ailleurs, il utilise les fruits et légumes de son propre jardin dans ses commerces, en plus de promouvoir l’achat local pour combler le restant de ses besoins. Il souhaite travailler de concert non seulement avec la Ville, mais également avec les autres partenaires de la région. « À mon avis, le développement local doit être axé sur le terroir de la région. Par le fait même, il faut le revaloriser et faire en sorte que l’agrotourisme prenne plus de place. Je respecte les commerces franchisés. Mais selon moi, ce sont les petits indépendants qui font l’âme d’une ville. C’est sans doute pourquoi je suis un très grand fan du terroir! »
En ce qui a trait à l’avenir, Hugues n’est pas près de se reposer. « Il y a encore plein de choses que j’aimerais réaliser, après quoi je prendrai le temps de vivre. J’aurai bâti un héritage digne de ce nom que je pourrai transmettre à mes enfants ». Hugues pensait particulièrement à son fils Arthur, qui était âgé de 2 mois au moment de l’entrevue.