Héritières du suffrage

Émily Andrews, la candidate sélectionnée pour représenter la circonscription de Laurentides-Labelle en compagnie de David Grahams, député de Laurentides-Labelle. Photo courtoisie
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Une édition 2019 mouvementée

Émilie CorbeilDu 1er au 4 avril dernier, l’organisme À voix égales, dédié à la juste représentation des femmes au sein des institutions démocratiques, invitait 338 jeunes femmes, soit une pour chaque circonscription fédérale, à participer à l’événement « Héritières du suffrage », où elles ont eu la chance d’occuper le siège de leurs députés respectifs quelques jours durant. Nous avons rencontré Émily Andrews, la candidate sélectionnée pour représenter la circonscription de Laurentides-Labelle.

Un programme bien chargé

C’est d’abord le rythme effréné des quatre jours passés à Ottawa qui a marqué Émily. Même lors des repas, les ateliers se succédaient à tel point qu’il était difficile de se remémorer tous les sujets qui y avaient été traités. Entre les discussions sur les campagnes électorales, les politiques municipales et les médias sociaux, les sessions en Chambre et même une visite du Sénat, nulle place à l’ennui.

La jeune femme termine tout juste sa première année d’études en communications à l’Université Concordia et ne nourrit pas l’ambition de se lancer en politique, mais plutôt de travailler au sein des médias. Cette expérience lui a donc permis de mieux comprendre les coulisses du pouvoir, un atout non négligeable quand on sait l’attention médiatique y étant réservée. C’est le bureau de David Graham qui l’a directement contactée afin de connaître son intérêt à participer à l’activité. Elle a, avec grand bonheur, saisi la balle au bond.

Des revendications au centre de l’attention, malgré la teneur non partisane de l’événement

Cette année, les Héritières du suffrage ont fait parler d’elles dans les médias nationaux. Entre 40 et 50 d’entre elles se sont retournées lors de l’allocution de Justin Trudeau. Ce geste faisait suite à l’exclusion de Jody Wilson-Raybould et Jane Philpott du caucus Libéral. Selon Emily, le geste était concerté, ce que semble confirmer les informations voulant que le tout avait été planifié à l’avance, via la plateforme Facebook. Les revendications semblaient liées au fait que les deux députées aient été des femmes et l’une d’elle, également autochtone.

Action étrangement passée sous silence : Environ 50 participantes sont carrément sorties de la Chambre lors de l’allocution de Andrew Sheer, chef conservateur. Emily n’a pas été en mesure de savoir ce qui a motivé tel geste. Quoi qu’il en soit, elle-même a tenu à respecter l’aspect non partisan de l’événement et n’a pris part à aucune de ces revendications.

Un beau moment avec David Graham, député de Laurentides-Labelle

Avec 337 autres jeunes participantes, une impressionnante brochette d’expertes et de commanditaires venus animer les discussions, l’événement paraissait quelque peu impersonnel, particulièrement dans un monde où les repaires manquaient. Émily y a vécu son meilleur moment seule, en compagnie de David Graham, député de Laurentides-Labelle. Contrairement à d’autres députés, ce dernier est resté avec sa protégée et en a profité pour lui faire faire un tour du West block. Il lui a même déniché une place pour assister à la période de questions des députés en Chambre. Un temps de réconfort et d’apprentissage dont elle conserve un excellent souvenir.

Et l’aventure avec les Héritières du suffrage risque de ne pas s’arrêter là, la jeune femme, à l’instar des autres, ayant pu proposer un projet de développement communautaire qui, peut-être, pourra voir le jour s’il est sélectionné pour le Rosemary Speirs leadership grant.

Le projet d’Emily cherche à favoriser le dialogue intergénérationnel par l’art, considérant l’exode souvent forcé des jeunes de son village, Sainte-Agathe. Elle souhaite ouvrir un espace créatif, probablement une murale, où citoyens et artistes locaux seront invités à raconter leur histoire, à transmettre leurs valeurs.

Déjà bien occupée par ses études et passant la majeure partie de son temps à Montréal, Emily tient à revenir dans les Laurentides les fins de semaine et espère pouvoir mener son projet à bien à l’été 2020.

Absence de participante du côté de Rivière-du-Nord

Il est à noter que le Journal a été informé par le bureau de circonscription de Rivière-du-Nord que la candidate ayant été proposée n’a pas pris part à l’événement. C’est plutôt une jeune unilingue anglophone de l’Ouest de Montréal, inconnue du bureau, qui a occupé le siège de la circonscription. Les raisons qui ont motivé ce choix n’ont pas été exprimées par l’organisation des Héritières du suffrage.

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