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Les Maldives, une épopée !
Diane Brault – Il y a des pays plus difficiles ou controversés que d’autres. Les Maldives sont pour certains un choix de voyage idyllique, un choix polémique pour d’autres. Socialement, les droits et libertés sont en péril surtout pour les femmes, car les lois sont un mélange de droits communs et de charia. C’est un paradis en danger sur le plan écologique. L’envers du décor idyllique des Maldives, c’est la pollution et des manquements aux droits humains.
État de l’océan Indien, les Maldives sont situées près du Sri Lanka et de l’Inde. Composées de 1200 petits îlots de moins de 500 mètres et regroupés en 19 atolls dont seulement 200 sont habités, la superficie totale du pays est de 298 km2. Il y a 409 163 habitants. C’est une population homogène et 100 % musulmane sunnite. Le pays vit du tourisme, de la pêche et du transport maritime.
Clivage continuel entre richesse et pauvreté
Jusqu’en 2010, on isolait les touristes. S’organisaient alors, sur des îles non habitées, de véritables ghettos de luxe pour vacanciers. Même si aujourd’hui cette politique de séparation n’existe plus, les îles-Hôtels (bungalow-pilotis) ne sont accessibles qu’aux biens nantis et par des moyens de transport privés (hydravion et bateau rapide) à partir de l’aéroport. Ceci perpétue une vision irréaliste et accentue les tensions dans le pays.
Vus du ciel, les atolls sont au nombre des merveilles du monde. Sur l’internet, les gens ne montrent à leurs amis que les plages de rêves et les cocotiers et non les plages polluées et la mer envahie de déchets et de plastic. Ils ne montrent pas l’étendue des coraux malades, blanchis, qui meurent, victimes des eaux acides et trop chaudes, de la pollution humaine (eaux usées), du rabotage, du dragage et de la construction à même les récifs.
Quand on choisit de loger dans une petite pension ou encore que l’on vogue d’un atoll à l’autre en s’arrêtant auprès des populations locales, apparaît alors la vie quotidienne avec la simplicité et l’accueil. On s’arrête pour écouter les gens. S’expriment alors les craintes, les espoirs, la culture et la sensibilité du peuple des îles.
La tragédie du 26 décembre 2004
Notre guide, Fazeel, garde toujours à l’esprit le danger des tsunamis. Il y a eu plusieurs victimes sur les îles des Maldives. Toutes les îles sont à fleur d’eau et le niveau de la mer monte. Ces insulaires ont toujours leur téléphone en poche prêt à les informer sur tout, les alertes météo, le trajet à suivre pour sortir de l’atoll, le repérage des dauphins ou des raies Mantas pour la plongée, les contacts pour aller sur la mer, l’heure des traversiers, les appels à la famille et les urgences.
Malgré tout, les Maldiviens veulent que notre séjour nous rende heureux. Attentionnés, ils veillent sur nous : «l’océan Indiens a des courants dangereux». Ils plongent dans les profondeurs avec nous. Ils voient à ce que nous fassions de belles expériences, attraper le poisson pour notre souper, apprécier les couchers de soleil flamboyants.
Manger la cuisine traditionnelle, c’est se faire une santé. Vedette de la gastronomie locale le Mas huni, servi au petit déjeuner, se compose de thon frais émietté et de noix de coco râpée assaisonnés de citron vert, de piment, d’oignons et de lait de coco. On le déguste froid accompagné de roshi, du pain sans levain qui s’apparente à une crêpe. Du poulet, du riz, des légumes de l’île et toujours du poisson frais à chaque jour.
Pourquoi sommes-nous allés aux Maldives ? Probablement parce que nous avions vaguement conscience de la vulnérabilité de plus en plus grande de cette nature grandiose. Nous aimons la mer, y naviguer, y plonger. Si notre corps est adapté à la vie terrestre, il n’en demeure pas moins qu’il a gardé enfouie, quelque part au fond de nos cellules, la mémoire de sa vie d’antan, sa vie dans un monde aquatique.
Après avoir expérimenté la plongée avec cylindre dans nos jeunes années, s’adonner maintenant au « free diving » ou plongée profonde en apnée comme les mammifères marins, c’est un moment de liberté extraordinaire. Il existe des façons de mobiliser nos ressources physiologiques primitives, peu importe l’âge. Plonger ainsi parmi raies, dauphins, tortues et poissons, c’est retrouver le souffle, le souffle de la vie.