Échos du conseil municipal de Piedmont

Louise Guertin Assemblée régulière du 14 janvier 2019, à 19 h.

À l’agenda de plusieurs citoyens présents : l’augmentation du rôle d’évaluation qui semble à certains des plus arbitraires et la hausse des dépenses de la Ville de 6,6 % qui paraît exagérée si l’on considère l’augmentation moyenne du revenu des citoyens. La mairesse Mme Rochon paraît trouver normal la hausse du budget et annonce déjà ses couleurs pour les années à venir.

Hausse importante du budget

Plusieurs questions sur la hausse étonnamment élevée du budget de 2019, les gens essayant de comprendre pourquoi. M. McCosker du chemin Terzi : « Ça fait 17 ans que j’habite Piedmont et c’est la première fois que je vois une augmentation de presque 7 %. Ça m’inquiète. »

M. Bourget du domaine Nord Vallée est aussi préoccupé par la hausse rapide des dépenses, de l’achat précipité d’un camion pour l’entretien. Il a demandé un tableau comparatif du nombre d’employés par rapport à d’autres Villes semblables et a questionné la pertinence d’une nouvelle bibliothèque (projet à l’étude). On a également demandé où seraient logés les quatre employés additionnels. Rappelons que le budget prévoit une augmentation de 10,8 % de la masse salariale. De plus, j’ai demandé comment le Conseil pouvait justifier de telles augmentations quand la grande majorité des travailleurs et des retraités avaient des augmentations (pour certains, nulles) de leurs revenus bien inférieures à 6,6 %.

Mme Rochon a répété que plusieurs projets de développement viendront à l’avenir augmenter les revenus et les dépenses de la Municipalité, insistant pour dire que les budgets vont continuer à croître. Elle semble convaincue qu’une augmentation de la valeur des résidences est une bonne affaire pour les propriétaires comme si c’était un revenu garanti.

Constats – évaluation foncière

Mme Rochon a indiqué en début de séance que le nouveau rôle d’évaluation foncière était de la responsabilité de la MRC, donné à contrat à Évimbec. Le mandat de la firme est de confectionner le rôle d’évaluation foncière, de répondre aux questions des propriétaires et de traiter les demandes de révisions soumises avant le 1er mai.

M.Auger du domaine Nord Vallée a fait une analyse des valeurs imposables des immeubles (bâtiments et terrains) de son quartier, soit 64 unités. Il a partagé son document avec le Conseil avant la rencontre et a questionné ce qui semble des incohérences. Il a indiqué que : « Il y a une hausse de la valeur imposable totale de 10 % pour les unités de coin et de 5 % pour les unités de centre. » Par contre, les augmentations des valeurs imposables pour les terrains suivent une logique inverse. Les terrains des unités de centre augmentent de l’ordre de 24 % à 30 %. Tandis que pour les terrains des unités de coin la hausse est de 0,15 % à 1,4 %.

Mme Rochon l’a encouragé à s’adresser à Évimbec. M. Auger les a déjà contactés; on l’a référé à une personne qui n’a pu répondre à ses questions, pas encore. Comptable de formation, il a ajouté que selon son analyse, on aurait surévalué les maisons de son quartier de 14 % et s’adressant au Conseil, il a ajouté sur un ton respectueux : « C’est vous les administrateurs et j’aimerais vraiment une réponse pour cette augmentation non justifiée. Je me questionne sur le service à la clientèle d’Évimbec. » Mme Rochon a trouvé les points pertinents et a demandé à la directrice générale Mme Asselin, de faire le suivi.

M.Bourget s’est adressé à la mairesse pour lui dire qu’attribuer la responsabilité de l’évaluation foncière non à la municipalité, mais à la MRC est inexact puisque ce sont les maires qui forment le Conseil de la MRC. « De toute évidence, il y des disparités ailleurs qu’à Nord Vallée et vous, Mme Rochon, c’est de votre devoir d’aller chercher des éclaircissements pour les citoyens. »

Le Journal a demandé : « Quand vous avez planifié l’augmentation de 6,6 % de votre budget, aviez-vous connaissance de l’impact sur les citoyens ? » Mme Rochon : « La réponse est oui. Quand on fait un budget, on regarde le taux de taxation et le nouveau rôle d’évaluation foncière. On regarde la maison moyenne et les extrémités comme pour les terrains. La directrice des Finances a présenté une analyse au Conseil et quand on a décidé de garder le même taux de taxes, c’était en toute connaissance de cause. C’est un des taux le plus bas. Oui, le rôle a augmenté de 4,7 % et le budget total (6,6 %) c’est qu’on a de nouvelles (à venir) constructions. […]. Je peux vous dire que dans les deux prochaines années, vous allez vraiment avoir une belle surprise ou une mauvaise. Il y a beaucoup de constructions à venir dans le sud de la municipalité. Les revenus de Piedmont vont augmenter à cause de ça, les dépenses aussi. »

Une vérification aléatoire a permis de constater que les hausses semblent cibler les résidences dont la valeur se situe entre 230 000 $ et 499 000 $ en excluant les résidences de plus de 500 000 $ qui, dans une large mesure, bénéficient d’une baisse de valeur. On vous dira que c’est la loi du marché.

La mairesse parle ici de revenus à venir. La hausse du budget de 6,6 % indique que les dépenses augmentent plus rapidement que les revenus et pourrait expliquer l’enthousiasme de Mme la mairesse pour la hausse de 4,7 % des valeurs foncières du parc immobilier actuel.

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