Le COFFRET consulte

Lyne Chaloux, Yann Sills-Perreault, une famille syrienne ainsi qu’une famille de parrains lors de la soirée d’information précédent la soirée de consultation. - Photo : Émilie Corbeil
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Une société d’accueil, c’est quoi

Émilie CorbeilLe 28 novembre dernier avait lieu la troisième et dernière séance de consultation du COFFRET, un organisme chargé principalement de l’intégration des familles immigrantes et réfugiées dans la région de Saint-Jérôme; une des treize villes sélectionnées par le gouvernement provincial pour les accueillir.

Alors que les deux premières consultations ont été respectivement tenues auprès des immigrant et des organismes qui gravitent autour de ceux-ci, la troisième consultation conviait les citoyens de la société d’accueil autour d’une table où, en petits groupes, ils devaient répondre à un questionnaire préparé par le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion.

Alors qu’une centaine de personnes étaient attendues, seulement 21 se sont présentées. La froidure de novembre et la modification de l’horaire en cours de route y ont certainement été pour quelque chose. Quoi qu’il en soit, certains constats importants ont été faits.

D’abord et principalement, on remarque que la population est peu informée quant à la situation de l’immigration sur son territoire. En effet, il n’est pas toujours simple de s’y retrouver. On insistera ici sur le statut particulier de Saint-Jérôme : une ville d’accueil. Mais encore faut-il faire la différence entre les immigrants et les réfugiés.

Immigrant ou réfugié ?

Un immigrant est une personne qui a choisi d’immigrer et qui a choisi sa destination d’accueil. Les immigrants admis au Québec sont choisis en fonction de leurs acquis et de leurs compétences, de leur situation économique faisant d’eux des investisseurs potentiels, de leur langue, etc. Pour les réfugiés, la situation est complètement différente. Sans l’avoir choisi, ils sont déplacés pour fuir la persécution alors que leur vie est en danger.

À Saint-Jérôme, des immigrants comme des réfugiés sont accueillis. On note toutefois que ce sont majoritairement des réfugiés qui s’y établissent. En effet, nombre d’immigrants préfèrent s’installer dans les grandes villes canadiennes (Montréal, Toronto, Vancouver). Les réfugiés, quant à eux, n’ont pas la possibilité de choisir leur ville de destination; elle leur est imposée.

C’est ainsi que, famille par famille, ils arrivent chez nous. Tout un défi pour le COFFRET, qui est responsable de leur installation. Où vont-ils se loger ? Comment les aider à organiser leur transport, à gérer leur maigre budget, à inscrire les enfants à l’école, à connaître et à utiliser les services qui leur sont offerts ?

Pour mener à bien sa mission, l’organisme a grand besoin de la communauté d’accueil. D’abord, de précieux bénévoles qui œuvrent à titre d’interprètes, de parrains et de marraines, etc. Mais aussi d’une population ouverte et aux faits des défis que représente, pour les réfugiés, le fait de ne connaître ni notre langue, ni notre culture et de n’avoir, pour la plupart, pas eu la chance de développer des acquis et des compétences reconnus sur le marché du travail.

La société d’accueil

C’est ce besoin de reconnaissance de la situation particulière des réfugiés qui a ensuite permis aux participants de la consultation d’en arriver à conclure que des efforts doivent être faits en ce qui concerne l’information donnée à la société d’accueil. Une société qui accueille bien est une société qui a appris comment accueillir.

Outre cet important besoin de sensibilisation, on a également souligné le manque de logements abordables et la problématique du transport en commun dans la région. Les réfugiés ne font pas seulement face à des obstacles culturels. Ils souffrent également de pauvreté et en souffriront, pour la grande plupart, plusieurs années après leur installation.

Les conclusions finales des trois consultations restent à venir. N’en demeure pas moins que le contexte politique actuel inquiète. La CAQ a souvent joué la carte des préjugés lors de ses campagnes. Considérant les accords internationaux que nous nous devons de respecter et notre devoir moral d’accueillir ceux dont la vie est menacée, reste à espérer que nos dirigeants feront désormais preuve de sagesse et qu’ils nous accompagneront dans nos efforts pour bien vivre ensemble.

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