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Biographie Gérard Boivin
Daniel Pleau, Légion de Saint-Jérôme – Né à Granby le 11 février 1923, M. Boivin s’enrôla dans les forces canadiennes, le 5 septembre 1940. Il sera muté à Longueuil où il travaillera pour le corps médical de 1940 à 1941. En février 1942, alors âgé de 18 ans, il est muté avec le 25e Régiment d’artillerie ou il sera le répartiteur (dispatcher) pour le colonel Maurice Haley.
À la fin de 1942, il voyagera sur le Queen Mary pour l’Angleterre où il rejoindra les rangs du Régiment de Maisonneuve où il travailla avec son beau-père (Joseph Fontaine) et ses deux frères, Jacques et Marcel Boivin pour la section de transport. Il fera différentes missions en Angleterre pour déjouer les espions allemands.
C’est alors qu’en 1943, il se joint au tirage (draft) pour rejoindre les rangs du Royal 22e Régiment. Il voyage dans un convoi de 75 navires pour l’Italie. Un seul bateau-hôpital fut malchanceux en frappant une mine et les passagers furent tous sains et saufs.
Arrivé à Naples, il rejoint sa nouvelle unité et prend part aux combats. Il participera à de nombreuses batailles dont la libération de Rome ou il est blessé à trois reprises : à l’épaule, entre les lignes Gustave et Hitler, puis il perd un œil près de la rivière Po et il frôle la mort de près lors d’une attaque allemande où le lieutenant Desrosiers, qui était le fils du président de l’Imperial Tobacco, lui avait demandé de changer de place avec lui. Le Lt Desrosiers reçut, quelques minutes après, un obus de mortier qui lui fut fatal.
Boivin fut blessé aux tendons, aux jambes et au corps avec des éclats d’obus en plus de recevoir des parties de corps du lieutenant. Étourdi et très faible, il entendit des soldats allemands dire qu’ils étaient tous morts. Plus tard, il fut sauvé par le personnel médical et fut envoyé vers l’arrière à l’hôpital. C’était la fin de la guerre pour lui. Il apprit plus tard qu’il avait perdu son frère Jacques lors du débarquement de Normandie en juin 1944.
Revenu au pays après la victoire des alliées, il décida d’émigrer aux États-Unis, un peu plus tard, et c’est en 1949 qu’il s’enrôlera dans l’infanterie américaine. Pour pouvoir servir, il fait falsifier son rapport médical pour que les forces américaines ne puissent pas savoir qu’il était un blessé de guerre.
Tout au long de son entraînement, des questions sur son habilité à tirer et ses connaissances en patrouilles et en manœuvres se posèrent… Il part donc pour la Corée de 1949 à 1952 où il sera décoré pour bravoure (étoile héroïque) après avoir sauvé un peloton d’infanterie.
Son contrat de trois ans étant terminé, il revient aux États-Unis où finalement les forces américaines découvrent de l’information sur son dossier militaire au Canada. Il fut quand même libéré avec honneur.
Ne trouvant pas de travail, il revient au Québec où il s’installe et trouve de l’emploi à la compagnie Northern Télécom. Il a été commissionnaire à la compagnie B du 4e Bataillon du Royal 22e Régiment à Saint-Jérôme. C’est lors de son nouvel emploi qu’il fera la rencontre de Mme Marie Laure Dupuis qui sera sa partenaire pendant 64 années de mariage. Ils eurent deux enfants, Jean, Ginette, et adoptèrent un fils qui garda son nom de naissance, Roger Touchette. Outre son travail, il deviendra bénévole pendant 26 ans à l’hôpital Youville, 10 ans à l’hôpital Sainte-Anne et plus de 10 ans à la Légion de Saint-Jérôme.
Nous nous souviendrons d’eux
Les membres de la Légion Saint-Jérôme ont à cœur le souvenir des anciens combattants disparus qu’ils tiennent à bout de bras avec fierté comme un drapeau de régiment afin que personne n’oublie les combats de nos soldats qui ont combattu et qui combattent toujours pour notre liberté et pour la paix dans le monde.
Le 11 novembre, à la tombée du soleil, les communautés à travers le pays marqueront le centième anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale au moyen de cent coups de cloche. La sonnerie des cloches nous rappelle le moment où, partout en Europe, les cloches sonnèrent alors que quatre années de guerre prenaient fin.