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Un grand ménage très salissant !
Odette Morin – Les beaux jours enfin arrivés nous avons tous envie de faire un peu de ménage dans le but de faire disparaître les saletés que l’hiver aura laissées sur nos routes et nos terrains.
Certains sortiront râteaux et balais, pelles et poubelles et en profiteront pour faire un peu d’exercice, brûler quelques calories tout en écoutant le chant des oiseaux. D’autres sortiront l’artillerie lourde pour rendre leur environnement « propre ». Munis d’un souffleur à feuilles, ils s’acharneront sur la moindre brindille, brûlerons quelques litres d’essence et tant pis pour le chant des oiseaux.
Mais, plusieurs d’entre nous ne comprennent pas cette nouvelle notion de ménage qui ne fait que déplacer (et soulever) le problème en le poussant dans la rue ou dans la haie du voisin. Où est la logique dans cette façon de nettoyer alors qu’elle génère plutôt :
- la production d’hydrocarbures non brûlés, de beaucoup de monoxyde de carbone, d’oxyde d’azote, d’ozone au niveau du sol à l’origine de plusieurs maladies respiratoires en particulier chez les jeunes enfants.
- la mise en suspension dans l’air de poussières et de micropoussières, néfastes pour tous, surtout pour les enfants, les asthmatiques, les allergiques, les personnes âgées ou vulnérables. Le nez captera la plupart des particules de poussière supérieures à 10 microns, les autres iront se loger dans la trachée-artère ou les bronchioles. Les micropoussières (moins de 10 microns) poursuivront leur chemin vers les poumons.
- la mise en suspension dans l’air de pollen, de micro-organismes issus des excréments des animaux, de pesticides, de métaux lourds comme le plomb. On peut penser à tous les polluants trouvés dans les dépôts à neige qui subsistent dans la poussière après la fonte des neiges.
- une pollution sonore qui, à 90 décibels, dépasse le seuil de danger qui se situe à 85 décibels; des désagréments pour ceux qui sont forcés d’entendre ce bruit cons-tant et souvent interminable.
Plusieurs villes américaines ont banni l’utilisation du souffleur a feuilles, d’autres l’ont sévèrement règlementée. Les poussières fines issues du trafic automobile sont très nocives et hélas, très volatiles, l’utilisation de balais rotatifs et de souffleurs à feuilles est dangereuse pour le public et néfaste pour leur utilisateur.
Au Québec, à part la nuisance due au bruit, il ne semble pas exister de règlement pour limiter ou encadrer l’utilisation de ces machines.
En attendant une réglementation sérieuse, on se demandera deux fois plutôt qu’une si l’on doit sortir bébé ou mémé pour un bon bol d’air frais pendant un concert de « nettoyage ».