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Poser des gestes pour aider la nature
Diane Brault – La nature est un formidable laboratoire d’observation, de tout ce qui vit et s’épanouit. Elle est essentielle et indispensable aux êtres vivants. Depuis des siècles, nous dépendons d’elle pour survivre et prospérer.
Aujourd’hui, nous avons tellement prospéré que c’est la nature qui a besoin de nous pour survivre, se régénérer et conserver cette diversité qui nous est bénéfique. Aux bouleversements climatiques actuels s’associent le déboisement et l’étalement urbain.
Malheureusement, l’urbanisation élimine les grands arbres. Un grand arbre de la forêt laurentienne prend plus de 20 ans pour devenir adulte. Vingt ans, c’est énorme. Comment s’assurer du renouvellement suffisant de la végétation pour stabiliser notre climat ? On interrompt de plus en plus le cycle complet de la vie de la forêt au lieu de l’harmoniser avec nous.
La nature vit en nous et nous sommes la nature : 65 % d’eau, 35 % de matière sèche constituée de matières minérales et organiques, voilà ce qu’est un être humain. Les arbres sont constitués eux aussi d’eau, de matières minérales et organiques. Préserver la nature, c’est préserver ce que nous sommes biologiquement, protéger la nature, c’est une question d’équilibre et de nécessité.
Poser des gestes
Quand nous avons aménagé à Prévost en 1991 avec nos enfants, sur un bout de terrain de 34 000 pieds carrés de terre argileuse dépouillée de son humus, j’ignorais que j’allais vivre toute une aventure quand j’ai entrepris de naturaliser ce terrain.
L’humus est issu de la décomposition de matière organique et végétale présente dans le sol. Quand on détruit la forêt et l’humus, on interfère dans un processus essentiel à la croissance et la diversité des végétaux. C’est à partir de l’humus que les plantes et les arbres vont chercher leurs nutriments.
Il est facile de produire et d’enrichir son petit bout de terrain avec de l’humus. Il est facile de poser des gestes pour aider la nature. Composter la matière décomposable. Conserver les feuilles à l’automne à la base des arbres. Cela ne demande qu’un peu de patience et de détermination.
J’ai commencé à composter en grande quantité, en 1992. Je ramassais et compostais tout : restes de table, journaux, papiers, carton, feuilles d’arbres, les nôtres et celles laissées par les voisins dans des sacs en plastique au bord du chemin. Toutes branches d’arbres étaient déchiquetées. Encore aujourd’hui, je continue à le faire.
J’aurais pu mettre une petite couche de terre stérile sur l’argile et y faire pousser du gazon et y mettre quelques arbres solitaires, vulnérables aux intempéries. J’ai plutôt planté une multitude d’arbres et de plantes, car les arbres vivent mieux eux aussi, en communauté.
La population humaine croissante menace l’équilibre et la viabilité des écosystèmes naturels, locaux et mondiaux. La science démontre que les occasions de sauvegarder les capacités de la planète Terre à soutenir les générations futures sont de moins en moins nombreuses.
Qu’importe où les gens vivent, la nature dépend de plus en plus de la manière dont ils vont en prendre soin. C’est la forêt, mais surtout sa densité qui nous assure une bonne oxygénation, car elle filtre l’air pour nous.
Ce sont les grands arbres comme les chênes, les hêtres, les bouleaux jaunes, les érables, les conifères et autres végétations forestières qui nous offrent la meilleure protection contre le smog et la chaleur excessive qui tuent de plus en plus précocement les gens.