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amériqueLe chocolat
Lise Pinard – Ah le printemps! On se sent renaître, on frétille, l’énergie est au plus bas, c’est sans doute pourquoi le chocolat est devenu le moment attendu de cette satisfaction traditionnelle à la Fête de Pâques.
Dans le temps c’était interdit pendant le carême et le 40e jour passé, le contact avec le premier morceau était traité avec parcimonie. On le choisissait, le regardait et à l’approche des lèvres, les yeux fermés, on imprimait son parfum puis on le glissait doucement sur la langue pour en savourer toute la douceur. Si on succombe à la gourmandise, on peut développer un plaisir coupable.
Les historiens s’entendent à dire que ce sont les Aztèques et les Mayas qui l’avaient consacré déesse et dieu de la fertilité, c’était plus de 1000 ans av. J.-C.. Le cacaoyer, produisant les fèves de cacao, est cultivé depuis au moins trois millénaires dans les plaines tropicales de l’Amérique du Sud et de l’Amérique Centrale et dans l’actuel Mexique.
En 1494, Christophe Colomb jette par-dessus bord les fèves qu’il avait reçues des Amérindiens, croyant que c’était des crottes de chèvre. C’est en 1528 qu’Herman Cortès offre au roi d’Espagne une boisson chocolatée. Il s’agit d’une concoction amère, écumeuse et poivrée à laquelle on ajoute vanille et miel, qui devient un breuvage très prisé de l’aristocratie et du clergé espagnol puis qui s’étend aux autres colonies espagnoles. Ce produit d’importation est très cher, seuls les membres de la famille royale et les initiés peuvent en boire.
Enfin, il arrive en France en 1492 avec les Juifs séfarades exilés d’Espagne et du Portugal et vers 1536, fuyant alors l’Inquisition. Dans le quartier Saint-Esprit de Bayonne s’installent les premiers entrepreneurs qui introduisent le chocolat en France. Louis XIV et Marie-Thérèse d’Autriche servent le chocolat à la cour de Versailles en exclusivité.
À voir les réactions des initiés, l’Église se demande s’il s’agit d’un aliment ou d’une source de plaisir. La décision satisfera les membres du clergé, car on tranche le débat historique pour dire qu’il était déclaré maigre, pouvant même être consommé pendant le carême! Si on avait su!
La production
L’industrie chocolatière est apparue, passant par les moulins mécaniques, la révolution industrielle a développé des moulins à plus grande échelle. La fève de cacao est fermentée, torréfiée, broyée jusqu’à former une pâte de cacao liquide dont on extrait la matière grasse appelée beurre de cacao. Le chocolat prend la consistance, dans des proportions variables, de pâte de cacao, de beurre de cacao et de sucre; on y ajoute éventuellement des épices comme la vanille ou des matières grasses végétales.
C’est ainsi qu’on le retrouve, sous forme liquide ou solide, soit dans des : boissons, confiseries, biscuits, gâteaux, glaces, tartes, etc. Offrir du chocolat, moulé de différentes manières, est traditionnel lors de festivités : œufs, lapins, poules, cloches, figurines à Noël, Pâques, St-Valentin et pour citer la plus prestigieuse : la fête de l’Escalade en Suisse dans le canton de Genève.
Des effets ?
Le chocolat aphrodisiaque ? Oui et non…on dit que c’est moins la part du chocolat qui en est responsable que les épices qui l’aromatisent : piment, poivre, clous de girofle. Pour l’histoire : Madame de Pompadour, ainsi que Casanova buvaient, paraît-il, des tasses de chocolat chaud avant d’entamer une nuit torride.
On y trouve des effets antidépresseurs ou psychostimulants et surtout, procurant un sentiment de satisfaction… un bienfait pour la santé.
Allez en paix, savourez cette douceur, ce plaisir non coupable!