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Entrevue avec Sylvie B. de Grosbois
Lise Pinard- Madame Sylvie de Grosbois, vice-rectrice à l’enseignement et à la recherche à l’UQO fait partie de celles qui ont gagné leurs épaulettes en cumulant les petites victoires devant les embûches présentes dans les classes à majorité masculines en milieu universitaire.
Toute jeune, sa soif d’apprendre en fait une première de classe. Même si les parents n’avaient pas connu le milieu universitaire, la famille l’encourage à poursuivre ses études sachant que c’est la façon la plus sûre d’atteindre la liberté personnelle.
Aujourd’hui, comme vice-rectrice, elle cumule un bagage composé de trente années d’enseignement et de recherche. Pour de nombreuses années, elle occupe le poste de directrice au Service de la collectivité de l’Université du Québec à Montréal. Elle détient un doctorat en épidémiologie et biostatistique de la Faculté de médecine de l’Université McGill, une maîtrise et un baccalauréat en sciences biologiques de l’UQAM. Toujours préoccupée par l’arrimage société-université, elle préside le groupe de travail portant sur le Rôle de l’enseignement supérieur dans le développement des territoires. Mme de Grobois est reconnaissante des femmes qui l’ont inspirée : pour les sciences, elle cite Marie Curie sans oublier les Québécoises telles Thérèse Casgrain, Madeleine Parent, Judith Jasmin, Adèle Lauzon, Donna Mergler et Karine Messing qui l’ont confirmée dans ses choix de carrière.
À Saint-Jérôme
L’UQO de Saint-Jérôme est un exemple réussi de ce que peut offrir l’université en région : une échelle humaine, un dynamisme propice à l’évolution des étudiants, la proximité avec les enseignants et la haute direction. La formule est gagnante, de 100 en 2004 on compte aujourd’hui plus de 2500 étudiants. Aujourd’hui, la fréquentation universitaire est dominée par les filles et la grande préoccupation du système d’éducation est de favoriser la réussite du plus grand nombre. Selon les dernières statistiques, 80% des personnes inscrites à l’UQO de Saint-Jérôme sont des filles, alors qu’en jumelant Saint-Jérôme et Gatineau on compte 69% d’étudiantes. À Saint-Jérôme, 75% des professeurs réguliers et 56% des chargés de cours sont des femmes. Une évolution marquante !
La MRC de Rivière-du-Nord est consciente que ces jeunes qui sont appelés à des carrières enviables ont besoin d’entreprises et d’industries qui leur permettent de mettre leurs talents à contribution. Il ne reste qu’à intéresser les chefs d’entreprises à s’installer dans notre beau coin de pays.
Un peu d’histoire
Avec le recul, on reconnaît que les filles qui fréquentent l’université aujourd’hui ont été devancées par des pionnières qui cheminent depuis 1867, année de la Constitution canadienne. L’éducation était alors confiée aux autorités de l’Instruction publique jusqu’en 1964. L’éducation supérieure coûte cher et, sur une centaine d’institutions, une vingtaine seulement sont accessibles aux filles.
En 1960, le frère Jean-Paul Desbiens, sous le pseudonyme de Frère Untel, publie Les insolences du Frère Untel, livre qui a l’effet d’une bombe. On dit que ce fut le point déclencheur de la Révolution tranquille surtout par sa critique virulente sur le système d’éducation au Québec. La Commission Parent aboutit avec la mise en place du ministère de l’Éducation en 1964. L’accès à l’éducation se démocratise aux niveaux collégial et universitaire, puis c’est la création de l’Université du Québec dont l’UQO fait partie.