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Un portrait des commerçants du marché aux puces Prévost
Lyne Gariepy – Quand je vais au marché aux puces, je mets dans mon petit panier d’osier…
Dimanche matin. Il fait soleil. Sitôt levée, je me prépare. Je suis pressée d’aller au marché aux puces. J’espère bien sûr y trouver un trésor caché, dont moi seule connaîtra la valeur. Parfois cela arrive. Le plus souvent, je trouve une jolie chose ancienne à un prix raisonnable dont la qualité et l’originalité sont impossibles à retrouver dans les grands magasins. Mais je retire beaucoup plus de cette petite escapade hebdomadaire que de simples biens et transactions.
Où donc pourrais-je acheter mes légumes aux rythmes des saisons, et que la jeune vendeuse-cultivatrice connaisse mes goûts ? Isabelle Terrault et Tommy Pilon font la culture de légumes sans pesticides, sur une parcelle du terrain des grands-parents de la demoiselle, dans la région de Mirabel, pour ensuite venir les vendre au marché aux puces Lesage. Avec assiduité, beau temps, mauvais temps. Ils ont baptisé leur entreprise La récolte des Druides. Où donc pourrais-je rencontrer directement la personne que j’encourage à réaliser son rêve, son projet ? Et où donc pourrais-je acheter des plantes, avoir des conseils, et surtout obtenir un très bon prix, tout en sachant que mon argent va directement au producteur ?
Mais un marché aux puces c’est aussi un réseau de gens. Plusieurs personnes m’ont confié que c’était leur sortie de la semaine. Des liens se sont créés entre les marchands, et entre les clients et les vendeurs. Personnellement, j’aime bien saluer « mes » deux « petits » messieurs, Lucien Daoust et Arthur Samson, vendeurs de vaisselle ancienne et de bijoux à Lesage depuis près de 10 ans. Ils me font toujours un beau bonjour, même si je n’achète pas toujours.
Je m’arrête immanquablement pour parler avec Patricia Roy. Profiter de son accueil chaleureux et sympathique. Se donner des nouvelles. Subir quelques farces de la part de Daniel. Les premières fois où je lui ai acheté un article, elle vendait des livres et autres petits objets. Quinze ans plus tard, elle vend encore des livres, au sujet desquels on aime partager nos opinions, mais aussi de la vaisselle, des antiquités, et avec Daniel, parfois même des meubles et des portes ! Si je cherche quelque chose de précis, je peux leur en glisser un mot, et s’ils le trouvent, ils me le diront.
Acheter au marché, si c’est usagé, c’est en plus rendre service à la terre en réutilisant un bien au lieu d’en faire fabriquer un. C’est écologique et économique. De plus, si on a comme valeur d’acheter local, c’est tout gagné !
Pour certaines personnes, il est synonyme de vieilleries et de désordre. Pas pour moi. Car c’est son allure disparate et les kiosques aux marchandises éclectiques qui font que pour moi, il est parfait. Loin de l’uniformité et de l’aseptisation de notre société de consommation moderne où l’on achète sans réfléchir, et où l’on jette sans chercher à réparer. Son mélange de marchandises neuves, de cultivateurs et de marchandises usagées fait qu’il est polyvalent. Mais il y a deux dénominateurs communs entre tous les kiosques. Le premier est que le montant de notre achat va directement au vendeur, contrairement à dans une chaîne de magasins, où on ne sait pas vraiment à qui va notre argent. Ensuite, il y a l’aspect social et les liens créés entre le vendeur et le client dans un tel endroit, qui tiennent parfois de l’amitié.
Plusieurs Villes l’ont compris, et ont créé de nouveaux marchés champêtres. Profitons du nôtre et encourageons-le, ainsi que tous les vendeurs pour qui cet endroit représente leur gagne-pain. – Le marché aux puces de Lesage est ouvert le samedi et le dimanche jusqu’à l’Action de grâce. Vous y trouverez de tout, même des amis.