19 ans de coups de pinceaux

Félix Tarabulsy
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Symposium de peinture de Prévost

Félix Larose-TarabulsyLa 19e édition du symposium de peinture de Prévost s’est déroulée du 27 au 31 juillet. Plus de 80 artistes de partout dans la province y ont exposé leurs œuvres pour le plus grand plaisir des visiteurs.

La toile intitulée « L’équipe H » illustrant les silhouettes qui accompagnent Marion H. Gérard dans ses aventures sous-marines.

La toile intitulée « L’équipe H » illustrant les silhouettes qui accompagnent Marion H. Gérard dans ses aventures sous-marines.

C’est à la gare de Prévost que les artistes de tous les styles, de tous les horizons et de tous les niveaux ont exposé leurs œuvres. La grande diversité qui s’offrait aux visiteurs avait de quoi satisfaire tous les goûts. Des toiles asiatiques de Cabro (Carole Brochu) aux peintures inspirées de souvenirs d’Armelle Le Paih, en passant par les œuvres de procédé automatiste de Josée Bernaquez, la beauté s’est présentée sous plusieurs visages à quiconque voulait bien la regarder.

Une particularité du symposium de Prévost est son ouverture aux artistes de tous les niveaux. «Que ce soit un débutant ou un professionnel, on les accueille de la même manière», explique Jean-Pierre Durand, cofondateur du symposium. C’est ainsi que des peintres professionnels tels que Marion H. Gérard côtoient des artistes occasionnels qui pei

gnent pour le simple plaisir de créer. Annie Depont, organisatrice de l’évènement depuis maintenant 4 ans, voit dans cette mixité d’artiste la source de «l’ambiance du symposium de Prévost, ça lui donne une convivialité qui fait toute sa couleur».

Des artistes qui nous marquent

L’artiste Marion H. Gérard a d’ailleurs su piquer la curiosité de nombreux visiteurs par son procédé bien particulier. Passionnée de la peinture et de la plongée, cette artiste a trouvé le moyen de fusionner ses passions : elle peint sous l’eau. Ses œuvres ont un double objectif : reproduire à sa manière la beauté des fonds marins et sensibiliser les populations pour en assurer la conservation. Afin d’établir un nouveau record Guinness, Mme Gérard tentera de peindre à une profondeur de 107 pieds.

Quelques peintures issues du monde d’Isabelle Miltioux

Quelques peintures issues du monde d’Isabelle Miltioux

Le symposium s’est terminé par l’habituelle remise de prix. Cette année, le prix du public a été décerné à Mme Linda Isabelle de Forestville pour son œuvre «Repas copieux», une toile d’art naïf qui dépeint un couple d’amoureux partageant un repas de fruits de mer. « Être choisie du public est très gratifiant, ça donne la tape dans le dos qui nous aide à continuer à mettre des efforts dans ce travail» dit-elle. Mme Isabelle a grandement apprécié participer au symposium pour une deuxième année «J’aime les gens, j’aime l’endroit, j’aime ce qui s’en dégage. C’est vraiment génial».

Des artistes qui nous marquent

L’expérience n’a pas été aussi agréable pour tous. Françoise Le Guen du journal Le Mirabel rapporte les évènements entourant la non-remise du prix des peintres. Après avoir annoncé que le prix ne serait pas remis dû à un trop grand éparpillement des votes, Mme Depont, l’organisatrice a tout de même invité la gagnante, Isabelle Miltioux, à se présenter devant le public pour ne pas recevoir son prix. «Les propos de Mme Depont, ainsi que sa façon d’agir ont été irrespectueux et inacceptables», déplore l’artiste.

La toile « Repas copieux » de Linda Isabelle qui lui a remporté le prix du public.

La toile « Repas copieux » de Linda Isabelle qui lui a remporté le prix du public.

Pourtant, Mme Depont ne semble pas être en désaccord avec les accusations d’Isabelle Miltioux. «J’ai fait une très grave erreur, celle de nommer l’artiste. Je suis allée voir l’artiste et je me suis excusée. Je me suis excusé une seconde fois devant un groupe qui se formait. Une lettre est envoyée à Mme Miltioux pour réaffirmer mes sincères regrets, et finalement je réitère dans ce journal mes regrets». Elle explique que la décision de ne pas remettre le prix a été prise en présence des 10 individus responsables du comptage des votes. «La tendance des votes lors des années précédentes était très nettement en faveur d’un ou deux peintres. […] Le nombre de votes sur son nom était si insignifiant que je n’aurais tout simplement pas dû en parler». Madame Depont a finalement conclu notre conversation en s’excusant une nième fois auprès de tous et particulièrement auprès de Mme Miltioux.

Heureusement, l’expérience d’Isabelle Miltioux n’a pas été entièrement gâchée par l’incident. «J’ai bien apprécié le Symposium et son déroulement. Les artistes étaient amicaux entre eux, il y avait de beaux échanges, des encouragements». Finalement, l’artiste démontre la plus grande appréciation pour la réaction des artistes à l’accroc de la remise des prix. Ceux-ci ont collectivement amassé 100 $ pour lui offrir le montant qu’elle aurait dû recevoir. «Leur solidarité et leur générosité m’ont profondément touchée et m’ont rendu ma dignité! Je suis fière que ce malheureux évènement se soit transformé en un moment de solidarité et d’amour!»

La peinture de procédé automatiste « Vol d’oiseau » de Josée Bernaquez.

La peinture de procédé automatiste « Vol d’oiseau » de Josée Bernaquez.

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