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NDLR: Nos deux cinéphiles Valérie Lépine et Luc Fournier sont reçus gracieusement au cinéma Pine de Sainte-Adèle tous les mois. Ils offre ainsi les commentaires d’un gars et d’une fille sur le même film.
France (2015). Réal. : Cyril Dion et Mélanie Laurent. Documentaire
Après la lecture d’un rapport publié dans la revue Nature annonçant la disparition d’une partie de l’humanité d’ici 2100, conséquence directe de la crise écologique grave qui s’annonce, les artisans de ce documentaire ont décidé de parcourir 10 pays pour montrer qu’il y a des solutions viables pour endiguer la catastrophe.
Le documentaire fait un survol d’actions originales réalisées par les communautés dans cinq sphères d’activités : agriculture, ressources/énergie, économie, démocratie et éducation. Toutes ces sphères d’activités entretiennent des liens étroits et s’influencent mutuellement.
Voici des exemples d’actions qu’ont posées des citoyens pour remédier à la crise écologique :
Agriculture – La ville de Détroit aux États-Unis a vécu un déclin sans précédent après la fermeture de ses usines de fabrication automobile. Sa population a diminué de moitié et beaucoup des gens qui y résident encore ont peu de moyens financiers. La crise ayant engendré une inflation importante du prix des aliments, des citoyens ont créé le Mouvement d’agriculture urbaine et ont utilisé les nombreux terrains vacants pour créer des jardins dont les produits frais sont accessibles à toute la communauté.
Ressources/énergie – La coopérative Recology de San Francisco a mis en œuvre le projet « zéro déchet ». Son objectif est de recycler 100 % des déchets d’ici 2020. Aujourd’hui, San Francisco réussit à réutiliser, recycler ou composter 80 % de ses déchets.
À Copenhague, plus du tiers des déplacements quotidiens se font en vélo. On calcule que l’utilisation du vélo dans cette ville évite l’émanation de 90 000 tonnes de CO2 par année. Cet exploit est, entre autres, dû au travail de Jan Gehl, un urbaniste danois, qui fait la promotion de l’humanisation des villes en rendant l’espace public accessible aux piétons et aux cyclistes.
Économie – Certaines villes d’Angleterre ont récemment décidé d’imprimer de la monnaie locale qui permet de favoriser le marché régional. Aussi, on retrouve à Bâle, en Suisse, le siège de la banque WIR, un organisme sans but lucratif, qui émet sa propre monnaie pour faciliter les échanges économiques entre ses membres. Cette banque a établi « un système très stable, peu enclin à l’échec ou crise systémique, comme dans le système bancaire actuel. Il reste pleinement opérationnel même en temps de crise économique généralisée. WIR peut avoir contribué à la remarquable stabilité de l’économie suisse, car il amortit les ralentissements du cycle d’affaires. »1
1 Source de la citation : fr.wikipedia.org.
Démocratie – En Inde, Elango Rangaswamy a établi un système de démocratie participative dans son village alors qu’il y était maire. Il préside désormais l’assemblée des cinq sages (Panchayat), qui est devenu le modèle de gouvernance locale dans les villages de sa région.
Le film relate aussi le combat des Islandais qui, durant la crise économique qui a secoué le pays en 2008, ont demandé la démission de hauts dirigeants et ont formé une assemblée de citoyens pour réécrire la constitution.
Éducation – Évidemment, les réalisateurs sont allés en Finlande pour voir comment les gens de ce pays ont réussi à instaurer un système d’éducation qui est devenu un modèle mondial. Le directeur d’une école à Espoo explique que le système finlandais est très peu bureaucratisé, qu’une relation de confiance s’est établie entre les dirigeants et les professeurs et que la philosophie de base de l’école est d’apprendre aux enfants comment apprendre. On adapte les méthodes d’enseignement aux élèves, il n’y a pas de tests standardisés et il y a peu d’élèves dans chaque classe.
Ciné-fille – Documentaire très stimulant qui donne un peu d’espoir. La structure du film est très cohérente, les personnes rencontrées sont intéressantes et sympathiques, la musique est enlevante et pleine d’optimisme et les projets mis de l’avant sont originaux sans être difficiles à appliquer. Les réalisateurs réussiront-ils à modifier un tant soit peu le cours de l’histoire avec ce film ? On le souhaite ardemment. – 8,5/10
Ciné-gars – Demain est un documentaire qui nous rassure sur l’avenir de l’humanité. Il nous présente bien les enjeux sérieux auquel nous sommes confrontés sans pour autant être alarmiste. Au contraire, on parcourt le monde pour découvrir des solutions concrètes à ces problèmes. Le point commun à ces solutions ? Des individus qui s’investissent à la cause sans l’aide des gouvernements ou grandes entreprises. Il en ressort clairement que la tendance à l’inactivité individuelle dans la communauté ouvre la voie aux abus des grands décideurs et des multinationales. Si chacun ne fait pas sa part, les catastrophes écologiques n’iront qu’en s’amplifiant.
Le déroulement en chapitres engendre une bonne compréhension des sujets abordés et, la fin venue, on est en mesure d’avoir une image claire de ce que les réalisateurs ont voulu présenter. Il aurait été facile de se perdre en anecdotes ou en éléments chocs. Mais non, le film reste sobre et concret. Je crois finalement que tout le carbone émis pour la production du documentaire (on se promène beaucoup) sera compensé par la graine semée dans chaque personne qui aura eu la chance de le visionner.
Un documentaire bien construit et captivant. À ne pas manquer ! – 9/10
NDLR : Nos deux cinéphiles Valérie Lépine et Luc Fournier sont reçus gracieusement au cinéma Pine de Sainte-Adèle tous les mois. Ils offriront ainsi les commentaires d’un gars et d’une fille sur le même film.