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Carole Bouchard – Avoir le sentiment de vivre un moment privilégié et rester complètement attentif, car les mots qui seront en chanson ou en parole échangée sont ceux du patriarche Gilles Vigneault.
Il est venu, le 3 mai dernier, rencontrer son public au théâtre du Marais, à Val-Morin. Plusieurs chansons, celles qu’on ne se lasse jamais d’écouter ainsi que de nouvelles tirées de son dernier album «Vivre debout» ont été interprétées au cours de la soirée. Entre les chansons, deux micros étaient disponibles afin que le public lui adresse ses questions.
Sur quoi interroge-t-on Gilles Vigneault : au départ, sur les enfants et l’héritage qu’ils leur laissent par ses contes (il l’espère !). Il nous raconte que sur une cinquantaine d’histoires inventées pour son fils, la douzaine qui a été publiée l’a été avec la permission de celui-ci. Lorsqu’on le questionne sur tous les outils informatiques accessibles aux enfants aujourd’hui, il répond qu’importe le nombre, il n’y a pas de mauvais outils pourvu qu’on ait le sentiment «d’élever son enfant», en faisant le geste de la main.
Quelques jeunes dans la trentaine avaient besoin de savoir si le projet de faire du Québec un pays était toujours d’actualité. Il dit en blaguant: «Est-ce qu’il y un intérêt à faire un pays… le capital surtout !» Mais il croit qu’on continue de faire peur au peuple. Qu’il faut en parler et s’en parler «et si ce n’est pas possible, c’est quand même moins pire que ce qui se passe au Moyen Orient. » Si le Québec était un pays, on pourrait dire non au pipeline : «Est-ce qu’on aura le courage de dire non, un non qui me ferait aussi plaisir qu’un certain oui.» Il a répondu avec sa chanson L’isoloir : «Mais pour exercer ma liberté / Faut trouver le temps d’aller voter.»
Lorsqu’il répond, M. Vigneault cherche toujours le mot juste, le mot qui fera image chez la personne, le mot qui, comme dans ses chansons, restera gravé dans nos souvenirs. Plusieurs questions sur l’environnement lui ont été posées et les mots les mieux choisis ont été ceux de cette chanson : « Comme passager de ce beau navire/Il m’est apparu urgent de vous dire/L’état du bateau/Sans connaître à fond la marche des astres/Je crois qu’il s’en va droit vers le désastre/De l’air et de l’eau/Sur ce caillou rond, sept milliards de têtes/La moitié qui vend l’autre qui achète/La vie et la mort/Deux milliards d’entre eux n’ont pas d’eau potable/N’ont rien dans les pieds, n’ont rien sur la table…/Bienvenue à bord ! »
Il a terminé son spectacle avec ces paroles : «Je vous entends rêver… parler de liberté !», il les a chantés sans hésitation, car ces mots encore à 87 ans lui viennent sans difficulté.