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Tout s’est mis à ne pas tourner rond depuis que l’on retrouve les mots «agriculture» et «profit» dans la même phrase. Parmi les pratiques destinées à maximiser la rentabilité des grandes cultures céréalières, il y a celle qui consiste à asperger un champ de blé (ou autres grains) avec du glyphosate (Roundup) environ une semaine avant la récolte. Sur le site de Monsanto, on parle de «contrôle des mauvaises herbes», mais on l’utilise surtout pour devancer la récolte et forcer la formation de grains. Cela permet aussi au blé de sécher «debout» ce qui libère le fermier de l’étape du fauchage et du séchage au champ lui permettant de passer directement à l’étape de la récolte. Cette application de glyphosate uniformise la maturation d’un champ et augmente le rendement. Se sentant mourir, la plante va fournir un ultime effort pour arriver à maturité rapidement, se faisant, elle absorbe une bonne dose de Roundup. Il n’y a pas encore de blé génétiquement modifié de commercialisé, mais cette pratique lui confère tous les désavantages des OGM. Aux États-Unis, cette méthode est monnaie courante depuis une quinzaine d’années, maintenant, on l’utilise au Canada et en Europe. On l’applique aussi dans la culture de l’avoine, du colza (canola), de l’orge, des pois et des haricots secs, des lentilles, du lin et du soja non GM. Le maïs et le soja Roundup Ready sont génétiquement modifiés, ils ont le glyphosate intégré ce qui leur permet de subir de multiples arrosages de ce produit sans mourir. Le glyphosate est un herbicide non sélectif, il tue toutes les plantes qu’il touche.
Intolérance au gluten ou… au Roundup?
D’après l’industrie, le glyphosate serait inoffensif; or des études faites par d’éminents chercheurs du MIT(1) prouvent le contraire. Ils ont constaté une augmentation fulgurante des maladies cœliaques quelque temps après le début de l’utilisation massive du glyphosate et l’avènement des OGM dans l’industrie agroalimentaire. Selon l’étude, le glyphosate détruit en grande partie la flore intestinale (microbiote) laissant la place à de mauvaises bactéries. Il détruit des enzymes essentielles, empêche d’absorber un grand nombre de nutriments dont les minéraux, favorise la surproduction de sérotonine… Tout cela cause des diarrhées irritantes ce qui empêche l’absorption de minéraux par la paroi intestinale. Ces symptômes sont trop souvent confondus avec l’intolérance au gluten, une condition qui normalement n’afflige pas autant de gens.
Ils remarquent aussi durant la même période une recrudescence spectaculaire de maladies (ou de conditions) qui étaient plutôt rares auparavant : l’autisme, la maladie de Parkinson, l’infertilité, la maladie d’Alzheimer, etc. Cela serait dû (entre autres) au fait que le glyphosate excelle à transporter l’aluminium vers le cerveau. Les mères souffrant de maladies cœliaques ou étant exposées au glyphosate (eau contaminée, etc.) seraient à haut risque de donner naissance à des enfants atteints de déficience intellectuelle, de difformité, d’anencéphalie ou de microcéphalie soit l’absence ou la très petite taille du cerveau. La docteure Stéphanie Seneff suggère fortement à tous ceux qui sont atteints de problèmes intestinaux d’adopter au plus tôt une alimentation basée, autant que possible, sur des aliments bio surtout pour le pain et autres produits céréaliers. Les mets préparés par l’industrie contiennent presque tous soit, du maïs ou du soja génétiquement modifiés ou du blé traité au glyphosate. Le fait de consommer de la viande provenant d’animaux nourris aux maïs et au soja transgéniques aurait le même effet à plus ou moins long terme, car le glyphosate s’accumule dans leur organisme.
Les sales dessous de l’agrobusiness
Après la Deuxième Guerre mondiale, l’industrie pétrochimique a cherché un nouveau marché pour ses produits et elle l’a trouvé dans l’agriculture. Aujourd’hui, nous sommes rendus très loin du paysan qui a à cœur de bien nourrir sa communauté. De grandes entreprises aux actionnaires de plus en plus avides de profit cherchent à tout prix à le remplacer définitivement. Les gouvernements n’ont d’yeux que pour elles et les petits agriculteurs ne reçoivent aucune aide (bien au contraire) à moins que ceux-ci veuillent joindre les rangs des gros et adopter leurs méthodes. Ici, comme ailleurs, les gouvernements se font complices de l’agrobusiness, qui n’est ni plus ni moins qu’un pan de l’industrie pétrochimique. Par l’entremise d’un pseudo-syndicat d’agriculteurs qui ne défend que les gros, ils sont devenus de véritables «pushers» d’engrais chimiques et de pesticides tous plus toxiques les uns que les autres. Se faisant, ils ferment les yeux sur des pratiques mettant en péril la santé publique et l’environnement.
(1) Dr. Stéphanie Seneff et Dr. Anthony Samsel du Massachussetts Institute of Technology.