Jean-François Mercier
Gros cave ou grand sensible

Jean-François Mercier
Lyne Gariépy
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On connaît surtout l’humoriste Jean-François Mercier pour son personnage du «gros cave», titre de son premier one man show. Il est de retour avec un nouveau spectacle intitulé Subtil, sensible et touchant. A-t-il changé à ce point? C’est ce que j’ai vérifié en assistant à la représentation qu’il a donnée le 12 février dernier à Saint-Jérôme, une présentation d’En Scène.

Jean-François Mercier a, dans ses réalisations professionnelles, touché à des projets plutôt opposés. Par exemple, il détient un bac en actuariat, mais est retourné faire l’École de l’humour. Il a été coscénariste pour Les bougons, et a joué dans le feuilleton Virginie. Il a animé une émission de fin de soirée, Un gars le soir, et il s’est même présenté aux élections fédérales en 2011. Pour son humour, c’est la même chose : est-il intelligent (sensible et subtil) ou «cave» ?

Pour ceux qui ne connaissent pas son personnage du «gros cave», disons que c’est un gars avec des opinions plutôt dures, arrêtées, du genre de celles qu’on n’ose pas dire, car elles ne sont pas socialement acceptables, mais qui représentent quand même ce que pense une partie de la population. Et ce «gros cave» s’enrage pour un rien.

Jean-François Mercier a, dans ses réalisations professionnelles, touché à des projets plutôt opposés […] Pour son humour, c’est la même chose : est-il intelligent (sensible et subtil) ou «cave» ?

Pour son nouveau spectacle Subtil, sensible et touchant, il nous avertit dès le début qu’il ne doit pas s’énerver et rester zen, car il fait de la haute-pression, confidence qui finira en crise, comme il se doit. Donc le «gros cave» n’est pas loin. Oui, il sacre et jure, tout en disant parfois des énormités (comme beaucoup de gens aussi), mais ça ne l’empêche pas d’aborder des sujets tels que la pauvreté et la démocratie, avec des points de vue intéressants.

Et ce n’est pas parce qu’il aborde des sujets sérieux qu’il ne sera pas provocant. N’oublions pas que nous avons affaire à un coscénariste des Bougons. Donc, il aime choquer. Il le fait souvent avec des opinions très tranchées, que l’on doit prendre au deuxième degré, afin de comprendre qu’il dénonce ainsi certains de nos travers. Là où il se démarque, c’est qu’elles sont tout de même drôles (et choquantes) pour certains.

Un des sketches les plus populaires (d’après les rires) est celui où il est au gym, et dans lequel il nous représente la petite voix innocente (pas dans le sens de naïve) que les hommes ont en arrière-pensée, et qui explique (parfois) leurs comportements incohérents. Une version féminine viendra plus tard durant le spectacle. Même si on est pas toujours d’accord avec le propos, sa manière de l’amener réussit à faire rire.

Pour tout vous dire, la partie du spectacle où il fait le plus montre de sensibilité, c’est à la fin, après la tombée du rideau, quand il vient nous dire à quel point il apprécie notre présence dans la salle et ce qu’elle signifie pour lui.

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