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Corinne Gariepy vit dans un monde de chasse et de nature… un beau monde… un peu mystérieux pour une femme comme moi, qui n’ai aucune notion de la chasse aux gros gibiers. Bien que mon père partait à la chasse à chaque année et revenait avec un chevreuil ou un gros orignal, ce dont je me souviens de ces automnes, c’est surtout l’attente de son retour…
Il m’a suffi d’un cours de maniement d’armes, en 1979, et de tirer sur une cible avec un fusil, pour être persuadée que je ne serais jamais une vraie chasseuse, comme mon père. Il me faudra me contenter de la marche en forêt pour assouvir mon instinct animal.
Chasse et pêche, un art de vivre
Mais pour Corinne, cela a été tout autrement. Née de parents amoureux de la nature, de la chasse et de la pêche, elle en a développé une passion inconditionnelle, qui est devenue un ART dans sa vie. Toute jeune on lui a enseigné à se servir d’un arc et elle a participé à plusieurs tournois partout en province.
C’est en parlant avec elle sur ses sorties de chasse qu’on se rend vite compte qu’elle a cette fibre en elle…cet instinct animal qui coule dans ses veines. Pour elle : «Être en forêt n’est pas un effort, c’est d’en sortir qui l’est». Elle aime et respecte les gibiers et leurs odeurs… Ces gros animaux de la forêt, elle les comprend, elle leur parle, elle les étudie, elle les connaît et les reconnaît… elle est constamment en interactions avec eux lorsqu’elle est dans leur habitat naturel. Son dialogue est déroutant, tellement… que j’avais l’impression de ne pas avoir compris l’essentiel lorsque j’avais tenté de devenir une chasseuse, en 1979.
« Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends »
Depuis son jeune âge, elle a récolté plusieurs gibiers avec son arc. Elle n’avait que quatorze ans lorsqu’elle a empaillé son premier ours d’une seule flèche… et au cours des années, plusieurs chevreuils, orignaux dont un jusqu’à 50 pouces de panache, aussi des caribous, des sangliers, des outardes et des dindons et même un koudou capturé en Afrique du Sud sont à son actif.
Lors de ses sorties de chasse, elle ne recherche pas de trophée à tout prix, mais de bons moments qui la rapprochent de la nature et du gibier, c’est ce qu’elle souhaite aussi à ses amis chasseurs et chasseuses sur son Facebook. On peut lire aussi : « Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends ». On peut dire que Corinne est entièrement dédiée à son art…soit par les bons petits plats qu’elle cuisine avec ses viandes sauvages, soit par les peaux qu’elle récupère ou les griffes et les bois qu’elle transforme en bijoux, soit par ses connaissances qu’elle partage avec d’autres chasseurs.
Propriétaire du commerce de son père « L’aviron chasse et pêche », à Prévost, elle partage sa vie avec son amoureux, avec ses parents et amis, aussi avec son chien Makwa, (son nom signifie « ours » en algonquin), un labrador noir qui la suit la plupart du temps dans ses sorties de chasse.
Elle s’adonne à une multitude d’activités reliées à sa passion; sa vie est un bel éventail; elle donne des conférences sur ses expériences de chasse dans des salons et expositions, elle initie, à la chasse à l’ours, des groupes de filles et de femmes pour la relève « Les femmes Écotone ». Depuis quelques années, elle écrit des articles dans la revue Sentier Chasse-Pêche sous la chronique «Arc et Arbalète». Elle est aussi collaboratrice pour la série Québec à vol d’oiseau, une émission de télévision sur les aventures de chasse, on pourra la voir à l’écran en septembre 2016. Enfin, elle sera au salon Expert, Chasse, Pêche et Camping de Montréal en février prochain.
Corinne n’a pas fait d’étude sur l’art de devenir chasseuse, mais elle a fait un DEP en aménagement de la forêt et elle fait un certificat en gestion de commerce au HEC à temps partiel… et de fil en aiguille elle fait son chemin. Elle a une grande connaissance de tous les réseaux où on peut chasser au Québec et au Canada et même à l’extérieur du pays…entre Matane et le lac Saint-Jean, entre l’île d’Anticosti et R a d i s s o n …jusqu’en Illinois, en Afrique et encore…
Le dicton dit : «Qui va à la chasse perd sa place », mais pour Corinne c’est tout le contraire… elle a 35 ans, elle se fait une belle place à travers ce monde de chasseurs au masculin tout en développant une relève féminine.