Grands prix de la culture des Laurentides
Souligner l’importance du patrimoine et de l’histoire

Photo : Lucien Lisabelle -Alexandre Gélinas, nouveau président du CCL, Carole Maillé, ancienne directrice générale du CCL, Lyne Saint-Jacques, ancienne administratrice du CCL, Hélène Tremblay, présidente sortante du CCL, Mélanie Gosselin, directrice générale du CCL, Julie Labelle, administratrice du CCL.
Valérie Lépine
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Le 5 novembre dernier, le Conseil de la culture des Laurentides (CCL) a dévoilé les lauréats des 26es Grands prix de la culture. Intitulé Racines de notre culture, ce gala soulignait le travail d’artistes, artisans, organismes et Municipalités ayant mis en valeur le patrimoine et l’histoire de leur région.

Six prix décernés par le CCL

C’est Marie-Ève Auclair, conservatrice au Musée du ski des Laurentides, qui s’est mérité le prix Jeune relève pour sa contribution professionnelle à la promotion et à la préservation du patrimoine des Laurentides.

Le prix Arts-Affaires a été remis quant à lui à Nicolas Morin, propriétaire de la pourvoirie Cécaurel de Rivière-Rouge, qui a aménagé un centre d’interprétation de la drave au cœur de sa propriété.

Saint-Jérôme a pour sa part reçu le prix Municipalité pour la mise en valeur de son patrimoine historique. La Municipalité, en collaboration avec la Société d’histoire de la Rivière-du-Nord et la Paroisse de Saint-Jérôme, a par exemple créé une application mobile appelée Promenade au jardin des souvenirs. Cette application utilise photos, documents d’archives, enregistrements sonores et vidéos permettant de découvrir autrement la richesse patrimoniale du cimetière de Saint-Jérôme. La Municipalité a aussi participé à la mise en valeur de l’exposition portant sur le curé Labelle dans sa cathédrale.

Le prix Ambassadeur a été attribué au Musée régional d’Argenteuil pour sou- ligner son rayonnement par l’utilisation des nouvelles technologies, le professionnalisme des gens qui y œuvrent et la qualité de sa nouvelle exposition permanente.

Le prix Passion a été décerné à Colette Légaré pour les 5000 heures de bénévolat qu’elle a consacrées à la société de patrimoine SOPABIC de Mont-Tremblant, qui sensibilise les jeunes au vécu de leurs ancêtres.

Enfin, le prix Excellence a été attribué à Robert Simard, un historien de Lachute.

Mentionnons aussi que le jury des Grands prix a voulu souligner par une mention spéciale la contribution importante du Cercle de fermières du Québec pour la sauvegarde du patrimoine textile et du savoir-faire propre à cette forme d’artisanat. Le Cercle de fermières a fêté son 100e anniversaire cette année.

Le prix du CALQ à une sculpteure de lumière

Assorti d’une bourse de 5000$, le prix décerné par le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ) était sans contredit le plus prestigieux de la soirée. Décerné au créateur de l’année dans les Laurentides, il a été attribué à Geneviève Oligny de Saint-Adolphe-d’Howard pour son travail de sculpteure.

À partir de pages de livres abandonnés, Mme Oligny leur redonnent vie en créant des lanternes uniques qui, lorsqu’illuminées, ressuscitent les mots oubliés. Un portrait de cette artiste a été produit par la Fabrique culturelle de Télé-Québec.

Hommage à Hélène Tremblay

Le clou de la soirée a été l’hommage rendu à Hélène Tremblay, présidente du CCL de 2006 à 2015. Ses proches collaborateurs ont défilé sur scène pour souligner le travail acharné de cette chanteuse, poète et auteure. Ils ont témoigné de son élégance, de son enthousiasme, de sa générosité et de sa personnalité lumineuse.

Pendant 10 ans, Mme Tremblay a inspiré les membres du CCL avec ses mots de la présidence livrés lors de l’assemblée générale annuelle de l’organisme. Durant le gala, on a lu des extraits de ces textes qui témoignent de l’engagement et de la verve de cette femme passionnée. Voici un extrait de son dernier mot, prononcé en juin 2015: «Encore une fois, nous ne pouvons que résister au discours qui veut nous faire passer l’austérité pour de la lucidité… Être lucide, ce n’est pas gérer sans vision; être lucide, ce n’est pas occulter tout ce que l’intangible a d’essentiel dans nos vies; être lucide, ce n’est pas se limiter à aligner des colonnes de chiffres… Être lucide, c’est au contraire sentir l’urgence de préserver l’essentiel, l’inquantifiable : le rêve et l’imaginaire qui s’incarnent dans la créativité et l’engagement de nos créateurs, la vitalité d’une culture où s’ancre notre identité. Être lucide, c’est préserver et nourrir la solidarité, insuffler le désir d’engagement, mobiliser les forces vives de nos communautés. Être lucide, c’est investir dans l’avenir à travers des projets mobilisateurs qui exigent courage, engagement et générosité… Voilà le carburant qui alimente la plupart de vos actions et de votre engagement.»

L’ensemble de ces mots de la présidence ont été réunis dans Mots engagés, un recueil qui a été mis en vente à la suite du gala.

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