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La 10e édition des 1001 visages, le festival de la caricature de Val-David, s’est déroulée du 10 au 12 octobre dans une ambiance des plus festives. Hommage à la liberté d’expression, l’évènement ne pouvait tomber plus à point après l’attentat en janvier dernier dans les locaux du journal satirique Charlie Hebdo.
Christian Vachon, chef à la gestion des collections au musée McCord, a présenté à la salle communautaire de l’église de Val- David l’exposition La liberté d’opinion et d’expression envers et contre les caricaturistes, constituée de 40 caricatures. « Un caricaturiste c’est un journaliste qui fait rire, réagir et réfléchir. Il écrit selon son médium qui est graphique », a affirmé Vachon en guise d’introduction.
D’une installation à l’autre, ce fin connaisseur a dévoilé aux participants divers cas de censure à travers les caricatures de Aislin, Bado, Chapleau et bien d’autres. Il était question surtout de caricatures dites éditorialistes essentiellement composées d’un dessin, d’un petit texte et d’une blague à portée contestataire. Bien souvent une caricature va « combiner deux faits qui n’ont rien à voir ensemble, c’est ce qui suscite le rire », a ajouté Vachon. Une arme à destruction massive ? (2006) de Serge Chapleau en témoigne avec un autoportrait de celui-ci qui arbore, comme substitution à la ceinture à munitions traditionnelle, une ceinture à crayons, pour la puissance des mots et des dessins.
Sur place, au son du Trio Jazz Cardinal, on pouvait admirer le travail de Jacques Goldstyn, connu pour ses illustrations dans de nombreux livres pour enfant et la revue Les Débrouillards. Les traits vifs et rapides des croquis de Ludmila Fishman attiraient également l’attention. Robert Lafontaine, Marc Pageau, André Pijet, les caricatures engagées de Pascal Élie, avocat de formation, et celles plus politiques de Wes Tyrell exhibant Gilles Duceppe en superhéros, étaient tout autant de la partie. La personnalité explosive de PicaPinceau en a charmé plusieurs qui calligraphiait de sa plus belle plume les prénoms des participants en échange de quelques dons pour l’hôpital Sainte-Justine.
Yves Demers a pour sa part parodié la physionomie des curieux qui souhaitaient avoir une caricature de leur visage. Inspiré par les illustrations de Chapleau et Aislin, il exerce son métier de caricaturiste public depuis 40 ans. C’est à la place Jacques-Cartier, dans le Vieux Montréal, qu’on peut l’apercevoir à l’œuvre. Un métier qui n’est pas toujours évident, «c’est difficile, au début, la pression du public qui regarde. On sait sur le coup si c’est bon ou pas», a expliqué Demers.
L’invité d’honneur du festival cette année était ni plus ni moins Terry Mosher (alias Aislin), réputé pour ses nombreuses caricatures dans le quotidien montréalais, The Gazette. Il a présenté une rétrospective de son travail à l’aide d’une courte animation vidéo. Plusieurs ont eu le fou rire en discernant Pauline Marois en Miley Cirus et différents chefs politiques en mup- pet show. L’art de faire réfléchir par le rire.