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Alexandra Girard – C’est à Lantier qu’a eu lieu le premier festival de mini-maisons au Québec durant une courte fin de semaine du 24 au 26 juillet. Plusieurs conférences, plusieurs exposants, tous orientés vers trois thèmes distincts: l’autosuffisance alimentaire, l’environnement et l’autonomie des mini-maisons. Le but : éclaircir ce qu’est une mini-maison et tout ce que ça implique.
Le mouvement Tiny house est né aux États-Unis, mais s’est tracé bien vite un chemin jusqu’au Québec où de plus en plus de ménages s’appauvrissent en tentant de payer une hypothèque, un loyer trop élevé. Philippe Perreault, coordonnateur général du festival et directeur des communications chez Habitat Multi Générations, s’est justement impliqué au sein du mouvement dans l’espoir d’aider ceux qui ne sont pas en moyen d’accéder à la propriété. « Actuellement c’est très difficile, c’est de plus en plus cher, si on regarde les chiffres du coût de l’habitation depuis les trente dernières années tout a augmenté alors que les salaires ont stagné », a-t-il expliqué. Et acheter une mini-maison « c’est souvent moins cher que payer un loyer », a-t-il ajouté.
Le festival se déroulait sur le site même du premier écoquartier développé par Habitat Multi Générations, Les Hameaux de la Source, où seront construites dans les mois à venir plusieurs mini-maisons. On compte trente terrains déjà vendus tandis qu’il en reste cent vingt-huit autres à vendre. Les Hameaux de la source sont en fait un projet de développement domiciliaire durable (P3D) où la moitié de l’ensemble résidentiel reste à l’état naturel et dont l’autre moitié sont des ensembles de six lots privés avec au centre un espace d’aménagement collectif. Il était possible durant le festival, au grand bonheur de tous, de visiter la toute première mini-maison du P3D dans toute sa splendeur. L’intérieur, tout à fait charmant, était complètement aménagé avec le bois centenaire de la maison Quévillon-Cloutier récupéré par Clément Valiquette, un récupérateur-valoriste, qui recycle le bois à travers mille et un projets.
Le premier résident, Marc Leblanc, était sur place pour répondre aux questions des curieux. Pour lui, un moyen de rendre la chose encore plus abordable et écoresponsable a été d’orienter sa mini-maison de 308 pi2 vers le sud. De cette façon elle est en partie chauffée naturellement par le soleil (et il paraît que même durant les journées froides d’hiver on doit ouvrir les fenêtres tellement il fait chaud !). Une mini-maison comme la sienne, avec terrain, fosse septique, puits d’eau potable et champ d’épuration compris, coûterait dans les environs de 90 000 $. De quoi en faire rêver plusieurs. Une micro-maison sur roues de 250 pi2, elle, se situerait dans les environs de 40 000 $. L’avantage est qu’on peut toujours ajouter des modules au cas où la famille s’agrandirait.
Simplicité et autonomie
Vivre dans un espace plus petit c’est également vivre avec moins de biens, avec le strict minimum. Un retour à la simplicité, à l’essentiel, mais aussi à un style de vie plus communautaire. À vrai dire, aux Hameaux de la Source, il sera possible de profiter d’espaces collectifs qui seront aménagés par exemple en serres ou en parcs d’amusements pour les enfants selon ce que décideront ensemble les résidents. Habitat Multi Générations envisage également le développement au sein du P3D d’une forêt nourricière à l’aide de professionnels en agroforesterie. « On encourage les résidents à s’in- former et à implanter de l’aménagement paysager comestible toujours dans l’esprit d’augmenter leur autonomie autant financière qu’alimentaire », a expliqué Philippe Perreault. Un des conférenciers du festival, Dominic Lamontagne, a justement renchéri sur ce point en présentant comment il était possible d’être autosuffisant grâce aux animaux. Quoi de mieux que d’avoir un poulailler rempli de poules pondeuses ou bien traire des chèvres laitières pour s’assurer de la qualité de nos aliments ?
Être autonome, voilà l’essentiel. Et, pour Perreault, avoir une mini-maison « c’est surtout une liberté financière. Pour les jeunes familles, ça permet d’être moins dépendant des revenus pour passer plus de temps à faire ce qu’on veut réellement faire. Pour les jeunes retraités, ça permet de diminuer de beaucoup ses dépenses et de profiter enfin de la vie »; parce qu’on a seulement une vie à vivre.