Au symposium de peinture de Prévost
Chapeau aux talents d’ici!

Mathieu Robert a peint le samedi 1er août sous les yeux du public une jeune fille, Camille, en seulement vingt minutes.
Salle de Nouvelles
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Alexandra Girard

La 18e édition du Symposium de peinture prévostois s’est déroulée du 29 juillet au 2 août à la Gare de Prévost. Cinq jours pour aller à la rencontre d’artistes bien établis, mais aussi de peintres émergents exposant avec humilité leur toute nouvelle passion. Rien de mieux qu’une petite balade à travers les différents chapiteaux afin de faire le plein de talents locaux.

Il y en avait pour tous les goûts, vraiment. De l’aquarelle à l’acrylique, de l’art abstrait aux tableaux réalistes : chacun y trouvait de quoi émerveiller ses pupilles. Colette Lamour Jumez, chaudement surnommée « la doyenne », n’a jamais manqué depuis 2002 ce rendez-vous annuel de la ville de Prévost. Originaire de la Baie d’Authie en France, sa créativité est alimentée depuis 2000 par les Laurentides et, plus particulièrement, par les plantes de son jardin à Saint-Sauveur. Son voyage en Alaska lui a inspiré également deux toiles aux teintes bleutées esquissant avec douceur le glacier Hubbard. Mais l’essentiel c’est de se perdre à travers ses toiles parce qu’au-delà des tableaux « ça continue le rêve », a-t-elle dit.

Cette année, l’invité d’honneur du Symposium était Mathieu Robert, professeur et fondateur des Ateliers Créaction, école de peinture et de dessin située à Laval et Saint-Jérôme. Ses toiles contemporaines, beaucoup de portraits en acrylique, frôlent à la fois l’abstrait et le figuratif. Ses techniques, elles, impressionnent par leur rapidité. Il a été le grand champion québécois du Art Battle 2015 à Ottawa où il a peint une toile en seulement vingt minutes. Pour ceux qui se demandaient en quoi consistait un tel concours, Mathieu a peint sur place, samedi 1er août, selon les règles du Art Battle le visage d’une jeune fille, Camille, en moins de vingt minutes. Incroyable!

Le Symposium accueillait bras grands ouverts les artistes de la relève. Caroline Marcant, designer graphique de profession, avait résolu pour l’année 2015 de commencer à peindre pour de bon. C’était pour elle un moyen de revenir à la matière, sans écran, sans ordinateur, juste elle, sa toile et un grand travail d’introspection. Résultat : de jolis tableaux abstraits avec de magnifiques mariages de couleurs. À son kiosque, aucune toile n’avait de titre parce qu’un titre suggère trop et qu’elle préférait que chacun s’approprie ses œuvres selon leur imagination. Jean-Philippe Munger en a surpris plusieurs avec ses tableaux réalistes, très détaillés, où le mouvement de la mer et des bateaux semble presque tangible. Étudiant à Lionel-Groulx en Arts visuels, il a appris par lui-même à peindre. « J’ai mon propre coup de pinceau », a-t-il confié.

Claude Gascon, lui, est embaumeur de profession, mais ses œuvres minimalistes aux couleurs éclatantes témoignent du contraire. Il peint sur du bois et procède en laissant une coulisse d’acrylique qui lui inspire une scène, des formes qu’il fera surgir sous son pinceau. Les paysages pas comme les autres de Jean-Paul Jeannotte en ont émerveillé aussi plusieurs. Cet artiste peintre, armé de son crayon, traverse Charlevoix, Saguenay, le Bas-du-Fleuve pour faire des croquis à la va-vite qui lui serviront de base pour ses tableaux. Toutes ses œuvres sont peintes sur des toiles noires qui génèrent dès lors l’ombrage. «Moi je crée de la lumière », a-t-il expliqué.

Le Symposium s’est terminé le 2 août avec quelques remises de prix bien mérités. C’est Mélina Desjardins qui a reçu le prix de la relève et Dyann René de Cotret a été choisie, quant à elle, pour le prix des journalistes offrant une visibilité d’une valeur de 2000 $ dans le magazine Traces. Danielle Lauzon a pour sa part été désignée par ses compères artistes comme étant l’élue de l’année. Mais c’est Pierrette Lachaine qui a été récipiendaire du prestigieux et non le moindre prix du public.

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