Parc linéaire Le P’tit Train du Nord
Quel avenir réserve-t-on à la piste ?

Isabelle Neveu

En novembre, le gouvernement du Québec a annoncé l’abolition du programme de subventions destiné à l’entretien des pistes cyclables du réseau de la Route Verte. Selon Vélo Québec, cette coupure de 2,8 millions de dollars aura des impacts partout à travers la province. Pour le parc linéaire Le P’tit Train du Nord, la situation représente une coupure de 327000$ dans le budget annuel. Une réorganisation est alors nécessaire et menace l’avenir de la piste de ski de fond.

Lors de la séance du conseil des maires de la MRC des Pays d’en haut, le 16 juin dernier, le président de la Corporation du parc linéaire Le P’tit Train du Nord et maire de Piedmont, Clément Cardin, a expliqué que compte tenu des coupures, l’option serait de fermer les opérations d’hiver de la Corporation et mettre fin aux activités de ski de fond dès l’hiver 2016. Le maire Cardin a également résumé les échanges qui ont eu lieu, dans le cadre d’un comité de travail sur le sujet, entre les MRC longeant le parc linéaire.  Les MRC Rivière-du-Nord et des Laurentides ne semblent pas avoir les budgets nécessaires pour remplacer le manque à gagner du gouvernement du Québec.

Après discussion, considérant l’économie récréotouristique de la région, le conseil des maires a unanimement décidé de trouver des solutions, afin de conserver le ski de fond sur Le P’tit Train du Nord, du moins au sein de la MRC des Pays-d’en-Haut. Plusieurs scénarios sont à l’étude. Des ententes pourraient également être conclues avec Val-Morin, Val-David et Prévost, puisque ces municipalités ont manifesté un intérêt à conserver la piste de ski de fond sur leur territoire, et ce, malgré le fait que leur MRC respective (MRC des Laurentides et MRC de la Rivière-du-Nord) ne semble pas vouloir investir dans le projet. Ce qui est certain actuellement, c’est que les usagers devront payer une cotisation pour avoir accès à la piste de ski de fond.

À Prévost ?

Le maire de Prévost, Germain Richer, a confirmé au journal, dans un échange de courriels, l’intérêt de la Ville à conserver la piste de ski de fond. Cependant, il souligne qu’il n’est actuellement pas en mesure de donner plus d’informations à ce sujet, puisque le dossier du parc linéaire est présentement entre les mains du conseil des maires de la MRC Rivière-du-Nord et du directeur général, Monsieur Pierre-Godin.

Germain Richer précise que le parc linéaire et la piste de ski de fond sont de juridiction régionale, donc de la juridiction de la MRC de la Rivière-du-Nord. «Le conseil des maires n’est pas fermé au parc linéaire », a-t-il écrit, affirmant qu’en tant qu’ancien président de la Corporation du parc linéaire Le P’tit Train du Nord, ce dernier lui tient à cœur. Il précise toutefois que l’analyse de ce dossier a été reportée à la fin du mois d’août et que les ententes devront être faites de MRC à MRC et non à partir des villes.

Une mobilisation importante

Dès le moment où les coupures ont été annoncées, Vélo Québec s’est mobilisé afin de demander au gouvernement du Québec de revoir sa position. L’organisme a rappelé, dans un communiqué, que la Route Verte « est une infrastructure et un levier de développement économique pour plusieurs régions et petites municipalités au Québec.»

La mobilisation s’est entre autres poursuivie le 16 avril dernier, alors que Vélo Québec et l’Association des réseaux cyclables du Québec (ARCQ) ont organisé un forum sur l’avenir de la Route Verte, à Québec. Près de 80 représentants du monde municipal, local et régional, d’organismes du monde touristique ainsi que du gouvernement du Québec se sont réunis pour faire le point sur la situation. Différents scénarios de financement ont fait l’objet de discussions et celles-ci ont permis de faire plusieurs constats. Par exemple, le retrait du financement toucherait davantage les municipalités ou les MRC situées en milieu rural ou dans les zones économiquement défavorisées, qui ont parfois la responsabilité de longs segments de la Route Verte.

Certains membres du parti québécois, dont la députée de Vachon et porte-parole de l’opposition officielle en matière de transports, Martine Ouellet, ont également dénoncé la décision du gouvernement libéral. La députée de Vachon a souligné, dans un communiqué rendu public le 25 mars, que «cette coupe du gouvernement libéral a généré au-delà de 150 résolutions adoptées par des municipalités, des MRC, des corporations et des associations touristiques régionales afin que soit assuré le maintien du financement de l’entretien de la Route Verte […] Il s’agit d’une très mauvaise décision pour l’ensemble du Québec, particulièrement pour les régions.»

Rappelons que le réseau de la Route verte traverse plus de 400 municipalités à travers le Québec et comprend plus de 5000 km de pistes cyclables accessibles et sécuritaires.

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