Usine d’épuration sous la loupe

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Le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire procède, depuis le début des années 2000, à un suivi des ouvrages municipaux d’assainissement des eaux (SOMAE). Chaque année, les informations qu’il recueille auprès des Municipalités lui permettent d’évaluer la performance des stations d’épuration et de s’assurer que ces installations respectent les exigences environnementales auxquelles elles sont soumises.

Adaée Beaulieu

Le rapport pour l’année 2012, qui vient d’être publié, montre une amélioration importante de la qualité de l’eau de la rivière du Nord aux stations d’épuration de Prévost, de Saint-Sauveur et de Mont-Rolland à Sainte-Adèle.

Amélioration à Mont-Rolland

Le progrès effectué est principalement visible lorsque l’on observe les données relatives au nombre de UFC/100ml (unité formant colonies de coliformes fécaux) à l’effluent des usines d’épuration. Les améliorations les plus marquantes ont été réalisées par celle de Mont-Rolland, à Sainte-Adèle, puisqu’en 2010, 35 263 UFC/100ml ont été dénombrés comparativement à 22 UFC/100ml en 2012. Cet impressionnant changement est le résultat des travaux de réfection effectués en 2011, dont l’installation d’un système à rayonnement ultraviolet destiné à détruire les coliformes fécaux. Du côté de Prévost, l’année 2012 a aussi été marquée par la diminution du nombre de coliformes fécaux. Alors qu’en 2011 le problème avait refait surface avec un échantillon de 369 UFC/100ml au lieu de 133 UFC/100ml en 2010, seulement 25 UFC/100ml ont été détectés l’an dernier. Cette quantité est donc la plus basse des dernières années.

En ce qui concerne la concentration en phosphore, les résultats sont aussi satisfaisants, mais dans une moindre mesure. En fait, les trois municipalités ont vu la quantité totale de phosphore baisser entre 2011 et 2012 à l’effluent de leur station d’épuration pour atteindre une différence entre 0,10 et 0,15 mg/l. Ainsi, Prévost est passé de 0,56 à 0,44 mg/l, Saint-Sauveur de 0,6 à 0,5 mg/l et Sainte-Adèle de 0,48 à 0,33 mg/l. Le même phénomène s’est produit pour ce qui est des matières en suspension (MES) avec un écart variant de 1,3 à 2,2 mg/l entre les deux années. Les moyennes annuelles pour 2012 sont donc de 12,3 mg/l pour Prévost, 16,5 mg/l pour Saint-Sauveur, 9,5 mg/l pour Sainte-Adèle, alors que pour 2011 elles étaient respectivement de 13,6 mg/l, 18 mg/l et 11,7 mg/l.

Des résultats qui s’améliorent

Un autre indicateur de la qualité de l’eau a aussi été analysé, soit la demande biochimique en oxygène pendant 5 jours (DBO5). Il est important qu’elle soit basse puisqu’une grande demande d’oxygène signifie qu’il y a beaucoup de matières organiques biodégradables polluantes dans l’eau, ce qui n’est pas souhaitable. Dans ce domaine, l’année 2012 en a été une de succès puisque autant Prévost, Saint-Sauveur et Sainte-Adèle ont enregistré la DBO5 la plus basse à l’effluent depuis 2009, avec des résultats respectivement de 15,4 kg/d, 50,1 kg/d et 30,7 kg/d. Il est aussi important de noter que lorsque l’on compare la demande biochimique en oxygène à l’affluent et à l’effluent, on constate que les écarts pour les trois villes sont plus élevés en 2012 qu’en 2011, ce qui correspond à une diminution plus grande. En fait, pour Prévost la différence était de 221,9 kg/d en 2012 comparativement à 175,7 kg/d en 2011, pour Saint-Sauveur de 520 kg/d au lieu de 411,5 kg/d et finalement pour Sainte-Adèle de 303,2 kg/d versus 267,9 kg/d.

L’ensemble des données présentées dans le rapport 2012 du SOMAE montre donc que les Municipalités ont contribué à l’amélioration de la qualité de l’eau de la rivière du Nord par le biais de leur station d’épuration. À la veille des élections, des organismes tels qu’Abrinord les invitent toutefois à continuer de considérer la protection des ressources en eau comme un enjeu prioritaire. En fait, malgré les bons résultats obtenus, d’autres améliorations peuvent être réalisées dans les prochaines années. Par exemple, la Ville de Saint-Sauveur a enregistré la quantité la plus élevée de coliformes fécaux en 2012 depuis 2009, soit 741 UFC/100ml; et les trois municipalités avaient moins de matières en suspension (MES) en 2009 qu’en 2012. La qualité de la rivière du Nord dépendra donc du niveau d’engagement des dirigeants municipaux.

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