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Éric Mondou, août 2011 – Des travaux de réfection majeurs, prévus au départ pour 2008, ont finalement été achevés à l’usine d’épuration Mont-Rolland à Sainte-Adèle. Montrée du doigt plus d’une fois au cours des dernières années comme étant l’une des responsables de la pollution de la rivière du Nord, c’est près de 3 millions $ qui ont été injectés dans sa «mise à niveau».
Le Journal a pu constater lors d’une visite à l’usine que plusieurs équipements avaient été remis à neuf et que d’autres avaient été ajoutés. L’ajout majeur de cette opération d’envergure est celui du système à rayonnement ultraviolet destiné à abattre les coliformes fécaux. Rappelons que l’usine Mont-Rolland, qui dessert la majeure partie de la population de Sainte-Adèle, a été au cours des dernières années maintes fois critiquées à l’égard de ses rejets de quantités substantielles de coliformes fécaux à son effluent. Les rapports du ministère des Affaires municipales et occupation du territoire (MAMROT) démontrent que l’usine a rejeté, entre 2002 et 2009, une moyenne de 31 569 UFC / 100ml.
Des résultats d’échantillons prélevés à l’effluent de l’usine ont été obtenus par le Journal. Ceux-ci indiquent que la quantité de coliformes fécaux est nettement inférieure depuis l’ajout du système de rayon ultraviolet. En effet, les échantillons du 2 juin et du 7 juillet 2011 révèlent des taux respectifs de 280 UFC/100 ml et de 180 UFC/100 ml. À titre comparatif, les analyses du 20 septembre et du 14 octobre 2010, époque où l’équipement n’avait pas encore été installé, signalent quant à eux des taux respectifs de 120 000 UFC/100 ml et de 360 000 UFC/100 ml. Cette dernière donnée correspond à un taux 1 800 fois plus élevé que la limite de 200 UFC/100 ml, recommandée pour la baignade.
En raison de cette mise à niveau de l’usine, la Ville de Sainte-Adèle s’est vue imposer de nouvelles exigences de rejet par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs ainsi que par le MAMROT. En effet, le directeur des services techniques de la ville, M. Pierre-Luc Forget, a évoqué que les nouvelles normes de rejet passaient à 350 UFC/100 ml pour la période de juin à septembre et à 1 900 UFC/100 ml pour celle d’octobre à mai.
Deux réservoirs d’alun, servant à éliminer le phosphore, font également partie des nouvelles installations de l’usine. Comme pour les coliformes fécaux, de nouvelles normes de rejet de phosphore ont été établies.
Remplacement et réaménagement de certains équipements
Outre ces nouvelles installations, quelques équipements vieillissants ont été remplacés ou réaménagés. En effet, le système de filtre à bandes presseuses a été remplacé par un nouveau système de déshydratation par centrifugation. Un nouveau dessableur a également été mis en place et les bassins de sédimentation ont subi quant à eux une cure de rajeunissement.
Pierre Dionne, directeur général de la Ville de Sainte-Adèle, présent lors de la visite des installations, ne s’est pas caché pour signaler que les travaux étaient grandement nécessaires : « L’usine était devenue complètement désuète et on peut dire que les équipements étaient à l’abandon ». Un contrat de trois ans a également été signé avec la firme privée Aquatech afin de maintenir la qualité des équipements ainsi que la gestion des opérations de traitement des eaux. Les coûts totaux de ces travaux ont été évalués à près de 3 millions $ et ont été financés aux deux tiers par le gouvernement provincial.
Séparation de réseaux d’égouts
Cette vaste opération menée à l’usine d’épuration a été effectuée dans le cadre d’un large programme d’amélioration des infrastructures d’assainissement de la municipalité. En effet, un égout pluvial a été créé sur la rue Notre-Dame et permettra de gérer la majorité des eaux du centre-ville. Même chose pour la rue Dumouchel où les eaux pluviales seront dorénavant séparées des eaux usées. D’importants correctifs ont aussi été apportés à la station de pompage et au trop-plein de cette même rue. Ces travaux ont quant à eux été subventionnés à 50% par le gouvernement provincial.