DOSSIER: rivière du Nord

Isabelle Neveu

Laurence Landry-Plouffe et Isabelle Neveu, septembre 2014 – Depuis 2005, le Journal des citoyens publie chaque été un dossier sur la condition de la rivière du Nord.  Ayant à cœur sa protection, nous souhaitons informer les citoyens et les élus de sa situation écologique afin de les sensibiliser.

La rivière du Nord est un bien commun possédant un potentiel récréatif énorme. Avec ses 137 kilomètres de long et ses paysages montagneux à couper le souffle, plusieurs entretiennent le rêve que la baignade soit un jour possible de nouveau lors des saisons estivales. Malgré que le niveau de pollution de la rivière se soit nettement amélioré au cours des cinq dernières années, les données du SOMAÉ, qui évalue les performances des stations d’épuration des eaux usées, nous démontrent qu’il y a encore beaucoup de travail à faire avant d’arriver à un tel constat.

Des Municipalités qui ont corrigé le tir

Tout d’abord, rappelons qu’en 2011, la Ville de Sainte-Adèle s’est finalement conformée aux normes établies par le ministère de l’Environnement. L’amélioration des installations de son usine d’assainissement des eaux, secteur Mont Rolland, lui a permis, grâce à un système à rayonnement ultraviolet, de passer d’une moyenne de 35 263 UFC/100 ml (unité formant colonies de coliformes fécaux) en 2010 à 49 UFC/100 ml en 2013, et ce pour un débit similaire d’environ 5600 m3/jour. Cette amélioration n’est pas mineure, puisqu’elle respecte également la norme règlementaire pour la baignade qui est de 200 UFC/100 ml d’eau. Outre les avantages récréatifs, cette mise à niveau était également plus que nécessaire sur le plan sanitaire. À l’époque, Pierre Dionne, ancien directeur général de la Ville, avait avoué au Journal que l’usine était complè-tement désuète et les équipements laissés à l’abandon. Il faut mentionner que le contact d’un humain avec une eau ayant un taux de UFC trop élevé peut provo-quer une gastroentérite, une hépatite ou bien encore une méningite, tel fut d’ail-leurs le cas pour la rivière des Mille-Îles en 2004. Rappelons que le gouvernent du Québec interdit la baignade en présence de coliformes fécaux dépassant les 200 UFC/100 ml et qu’il prohibe tous usages récréatifs, pêche et embarcations comprises, lorsque l’eau dépasse les 1000 UFC/100 ml.

La ville de Prévost a également amélioré ses installations. Les travaux, qui ont été amorcés en 2011, ont permis d’aménager un troisième étang aéré. Maintenant, l’usine peut recevoir un débit d’eau moyen de 4 000 m3/jour, et ce, en prévision de l’augmentation de la population. Sa capacité a ainsi été aug-mentée de près de 40%, puisqu’aupa-ravant l’usine ne pouvait recevoir que 2866 m3/jour. Il est important de noter que, depuis 2008, les données annuelles rapportées dans l’Évaluation de performance des ouvrages municipaux d’assainissement des eaux (SOMAÉ) démontraient un rapprochement de plus en plus important quant à la capacité maximale d’utilisation de l’usine et c’est pourquoi la Municipalité a entrepris ces travaux d’agrandissement. Le nombre moyen de coliformes fécaux a passé de 1 205 UFC/100 ml en 2011 à 194 UFC/100 ml en 2013. « Le troisième bassin était nécessaire en raison du développement de la ville », a souligné Germain Richer, maire de Prévost. Ce dernier a également soutenu que cette décision ne s’est pas prise sous la pression des promoteurs immobiliers. La Ville demanderait néanmoins à ses citoyens de diminuer leur consommation d’eau.

Saint-Sauveur sur la même voie?

La ville de Saint-Sauveur fait aujourd’hui face à cette même problématique. En plus du nombre de résidents permanents qui ne cesse d’augmenter, la ville est l’un des deux pôles touristiques de la région. Avec ses deux stations de ski, ses 343 entre-prises, ses 50 restaurants et ses sept cafés, Saint-Sauveur a de la difficulté à respecter son débit d’eau moyen maximal. Le gref-fier de la Municipalité de Saint-Sauveur, Normand Patrice, a expliqué au Journal, lors d’une visite de leur usine d’épuration, qui traite également les eaux usées de la ville de Piedmont, qu’une étude est en cours. Réalisée par l’Équipe Laurence, cette étude permettra d’évaluer les possibilités d’amélioration des infrastructures, si le débit d’eau à traiter par jour augmente trop rapidement. Présentement, l’usine est conçue pour recevoir un maxi-mum de 6823 m3/jour. De 2008 à 2011, le débit annuel moyen était de 7557 m3/jour et donc dépassait la capa-cité maximale de l’usine. Selon M. Patrice, l’usine peut néanmoins traiter de façon règlementaire les coliformes.

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