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Abrinord, organisme de bassin versant (OBV) de la Rivière-du-Nord, coordonne la gestion intégrée de l’eau (GIE) dans la zone territoriale qui lui est assignée. Un second Plan directeur de l’Eau (PDE), rédigé entre 2009 et 2013 par Abrinord, est actuellement en attente d’approbation finale du gouvernement.
Fondé en 2003, Abrinord est mandaté par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les Changements climatiques (MDDELCC). Un organisme de bassin versant (OBV) tel qu’Abrinord est un organisme sans but lucratif qui se veut une table de concertation et de planification. Le mandat premier d’un OBV consiste en l’élaboration d’un Plan directeur de l’Eau (PDE); les deux autres grands objectifs d’Abrinord sont la mise en œuvre du PDE, incluant un suivi, et le développement des compétences des acteurs concernant la GIE. L’ultime mission d’Abrinord est d’amener les gens issus des principaux secteurs (économique, municipal et communautaire) à gérer l’eau de façon intégrée, d’où l’importance d’un outil tel que le PDE. Ce dernier est en effet réalisé de manière concertée par et pour tous les acteurs de l’eau, de sorte que les intérêts de tous soient considérés et que des solutions avantageuses pour chacun soient adoptées.
Pertinence du PDE
Après sa rédaction par Abrinord, le PDE a été soumis au gouvernement et évalué par dix ministères; ces derniers y ont apporté des modifications, des ajouts et des recommandations. La rigueur scientifique est nécessaire à un tel document. La version préliminaire du PDE (seconde génération) avait été déposée le 15 mai 2013 au MDDELCC et la version révisée sera approuvée sous peu. Celle-ci a été revue par le comité technique d’Abrinord, conjointement avec les autres membres de l’organisme. Bien que le PDE soit un document public, il représente d’abord et avant tout un outil de travail pertinent pour Abrinord; c’est pourquoi il n’est pas particulièrement vulgarisé. Cependant, pour permettre à tous de comprendre l’essentiel du contenu du Plan, une synthèse est en cours d’élaboration; celle-ci sera plus explicite et composée d’environ six pages, comparativement au document original qui compte plus de 500 pages.
Par ce Plan directeur, Abrinord souhaite faire prendre conscience aux gens que les problèmes et les impacts sur l’eau sont cumulatifs, de l’amont à l’aval. Chaque individu peut exercer une pression négative sur la santé hydrique, comme il est aussi possible de contribuer à son amélioration. La ressource en eau est un bien public, qui appartient à tous et à personne en même temps. Isabelle Marcoux, directrice générale d’Abrinord, explique : « La façon la plus efficace de procéder est de réunir tous les usagers de l’eau autour d’une même table. Ainsi, on peut avoir une discussion d’égal à égal, entre résidents, usines et représentants municipaux… Le but est de donner la parole à tous et de concilier les différents intérêts. Parvenir à un consensus est un défi de taille; on s’imagine assez bien que le pêcheur n’a pas les mêmes préoccupations qu’une entreprise… »
Description sommaire du PDE
Le Plan directeur de l’Eau est divisé en quatre grandes parties, soit : le Portrait de la zone de gestion intégrée de l’eau (ZGIE), le Diagnostic de la ZGIE, le Plan d’action du PDE de la ZGIE et le Programme de suivi, évaluation et mise à jour du PDE. Cette dernière section, bien que déposée comme les trois autres au MDDELCC, n’est pas exigée, mais s’avère tout de même utile pour Abrinord.
Le Portrait brosse le tableau de la ZGIE, qui recense 3303 lacs; en d’autres termes, cette première partie du PDE permet de faire le point sur l’état de l’utilisation du territoire sous la tutelle d’Abrinord et de l’exploitation de la ressource en eau. Avec ses 146,6 kilomètres de longueur, la rivière du Nord est le cours d’eau principal qui traverse la ZGIE d’Abrinord; elle débute dans le lac de la Montagne Noire, pour se jeter dans la rivière des Outaouais. Le territoire comprend un total de 38 municipalités et une réserve amérindienne, dans sept MRC. La population permanente et la population touristique sont prises en compte et les diverses activités relatives à l’eau sont analysées; baignade, pêche, consommation domestique et industrielle, etc.
Le Diagnostic identifie 14 problèmes et établit un ordre de priorités sur une échelle de un à trois. Dans la version préliminaire du PDE, sept problèmes concernent la qualité de l’eau, deux touchent sa quantité, trois sont liés aux écosystèmes et deux sont de nature sociale. Évidemment, la priorisation est sujette à des modifications potentielles, puisque les urgences peuvent varier dans le temps, en fonction de la création de nouvelles données ou de l’évolution de l’état des cours d’eau.
Le Plan d’action se concentre sur les actions à entreprendre en collectivité. La première génération du PDE incluait un Plan d’action très épais, trop détaillé pour être réellement efficace selon Isabelle Marcoux. C’est pourquoi ce récent Plan ne se veut pas une liste exhaustive de tout ce qu’il faudrait faire pour améliorer la santé de nos cours d’eau, mais plutôt un document rassemblant un nombre minimal d’actions à prendre. Ces dernières sont en revanche plus complexes et impliquent beaucoup d’acteurs, de sorte à atteindre la GIE plus efficacement. Au même titre que le Diagnostic, le Plan d’action s’adaptera au fur et à mesure à la réalité des enjeux sur la ZGIE.
Enfin, le Programme de suivi, évaluation et mise à jour sert à évaluer les résultats des actions proposées dans le PDE. Les données sont constamment mises à jour, afin que les trois sections précédemment énoncées demeurent adéquates et fidèles au contexte actuel. Une série d’indicateurs a été mise sur pied pour mener un suivi proactif et effectuer des modifications au PDE si nécessaire.