83e Congrès de l’Acfas | Partager le savoir francophone

Isabelle Neveu

Depuis 83 ans, l’Association francophone pour le savoir (Acfas) célèbre la recherche réalisée en français lors de son congrès annuel. Cette année, le prestigieux évènement scientifique a réuni à Rimouski plus de 3000 chercheurs d’ici et d’ailleurs du 25 au 29 mai. Le Journal y a assisté et a été témoin d’échanges stimulants et de réflexions enrichissantes sur une multitude de sujets touchant autant aux sciences sociales qu’aux sciences pures.

Un vent marin et une douce odeur de poisson, qui submergent régulièrement la ville au gré des marées, ont accueilli les chercheurs au cœur de la région du Bas-Saint-Laurent. À quelques pas du fleuve, hissée au sommet d’une légère colline, l’Université de Québec à Rimouski (UQAR) a été pour une troisième fois l’université hôte de cet évènement. Celui-ci a lieu en alternance dans les régions et les grands centres urbains depuis 1932.

Le Congrès de l’Acfas est d’abord une occasion pour les chercheurs, les professeurs et les étudiants à la maîtrise et au doctorat de présenter leurs plus récentes découvertes. Plus de 2000 communications scientifiques, réparties au sein de 135 col-loques et 500 communications libres, ont été présentées par des savants provenant d’une quarantaine de pays. Rappelons que ce congrès est l’évènement scientifique multidisciplinaire et interuniversitaire le plus important de la francophonie.

Créée en 1923 et établie au Québec, l’Acfas regroupe plusieurs milliers de scientifiques issus de tous les domaines. L’association a pour objectif de promouvoir l’activité scientifique, de stimuler la recherche et de favoriser la diffusion des connaissances.

L’humoriste Boucar Diouf, diplômé de l’UQAR et docteur en océanographie, a accepté d’être le porte-parole de l’évènement. En entrevue à l’émission Bonjour la Côte, diffusée le 27 mai sur les ondes de la radio de Radio-Canada, il a souligné que le Congrès de l’Acfas est un haut lieu de contacts et d’échanges. Selon lui, « c’est l’occasion de rencontrer des personnes qui travaillent dans notre domaine, de nouer des relations et de trouver des gens avec qui on pourra peut-être travailler plus tard. »

Stimuler le dialogue
Le thème Sortir des sentiers battus a alimenté les discussions, rappelant aux participants qu’il est important d’explorer toujours plus loin, et ce, dans l’espoir de trouver des solutions porteuses de progrès. Le partage de connaissances devient alors un outil précieux, notamment pour faire avancer les réflexions sur des questions d’actualité.

L’exploitation des hydrocarbures et les réformes des systèmes de services de santé font partie des sujets chauds qui ont été abordés. Certains enjeux régionaux ont également été mis de l’avant comme le Nord québécois, les enjeux liés à la santé et aux services sociaux en milieux ruraux et éloignés ainsi que l’état actuel du fleuve Saint-Laurent. Parallèlement, le Congrès de l’Acfas stimule un dialogue entre les acteurs du milieu scientifique et l’ensemble de la société. Rendre la science accessible au grand public, vulgariser les nouvelles découvertes et valoriser le travail des chercheurs est d’autant plus important dans un contexte politique qui tend à éloigner les scientifiques des tribunes et à réduire le financement alloué aux recherches.

Radio-Canada a contribué à ce grand partage de connaissances en faisant de la semaine du congrès, la semaine des sciences à Radio-Canada. L’actualité scientifique francophone a été mise de l’avant dans les médias, comme il en est rarement le cas. Les émissions Les années lumières et Découverte étaient également sur place, afin d’informer leurs auditeurs des plus récentes innovations.

Il y a certainement des bienfaits à une science accessible et vulgarisée, ne serait-ce qu’une société davantage informée et mieux outillée, permettant à chacun de faire des choix plus éclairés.

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