- Les vulnérables - 19 juin 2020
- L’Homo-pétrolus fait des siennes - 16 mai 2018
- Point de vue
L’industrie agroalimentaire et santé publique - 17 février 2016
À mesure que le dossier du gaz de schiste avance, à moins d’être sourd, muet et aveugle, on se rend compte que le gouvernement du Québec sème de sérieux doutes quant à sa crédibilité dans sa façon d’informer la population.
La ministre des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) prétend que les choses ne se passeront pas comme chez nos voisins du sud, car nos lois sont plus sévères. Je suis désolée, mais cette industrie est soumise à la loi sur les mines qui datent du temps du « free mining » inspirée de la ruée vers l’or du far-west au 19e siècle. N’oublions pas que l’exploration qui bat son plein est tout aussi polluante que l’exploitation qui elle, n’a pas encore commencé. Jeudi dernier, Infoman nous a montré un bassin de décantation destiné à la récupération des boues de forage. La membrane utilisée pour retenir ces boues toxiques pouvait être perforée très facilement à l’aide d’un stylo, imaginez un caillou pointu sous des tonnes de boue.
L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) a passé en revue l’ensemble du document fourni par le gouvernement au BAPE concernant le gaz de schiste. Selon André Bélisle (président de l’AQLPA), « Il s’agit d’un document truffé d’erreurs et d’omissions, non signé et ne citant presque aucune source. Il est regrettable que le Ministère des Ressources naturelles et de la Faune (MRNF) traite le BAPE et les citoyens avec aussi peu de considérations. Compte tenu de la brièveté du mandat du BAPE, on se serait attendu à ce que le gouvernement du Québec lui fournisse l’information exacte et complète qu’il possède déjà ».
L’AQLPA a dénoté près de 50 erreurs ou omissions dans le document de présentation. Selon Kim Cornellissen (vice-présidente de l’AQLPA), « Ce document occulte tous les enjeux de la pollution de l’air, de l’eau et des sols qui seraient liés au manque d’étanchéité éventuel des puits et à la migration souterraine des gaz et liquides ».
De plus, selon Marc Gascon (président de l’Union des municipalités du Québec) « Québec serait prêt à négocier une formule avec le monde municipal pour lui éviter la facture qu’imposeront les coûts supplémentaires du développement du gaz de schiste sur leur territoire. Il reste à définir si c’est Québec ou l’industrie qui paiera la facture ». Il ajoute qu’il y aura des coûts pour la réparation des routes en raison du camionnage lourd, pour l’achat d’équipements spécialisés pour lutter contre les incendies de gaz et pour compenser les baisses de revenus attribuables à la baisse de valeur des quartiers proches des puits de gaz.
S’il vous plaît! N’ajoutez pas l’insulte à l’injure. N’oublions pas que l’argent du gouvernement c’est d’abord l’argent des contribuables, donc notre argent ! Les compagnies rentreraient chez elles avec les profits tandis que nous devrions payer pour les dommages et les effets collatéraux !
Il n’y a pas de doute, il y a de l’eau dans le gaz et plus nous en apprenons sur cette industrie, plus on a des raisons de s’en méfier.