Interdiction d’interdire

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Christian Bordeleau, juillet 2006 – Le parc régional de la rivière du Nord et son directeur Bob Mailloux se sont vu refuser le droit d’apposer des panneaux d’interdiction concernant la baignade par le gouvernement fédéral. La présence élevée de bactéries pathogènes dans l’eau, portant un risque pour la santé des usagers, ne semble pas émouvoir Ottawa. Un regard sur un conflit de compétence qui a préséance sur la santé des citoyens !

«Lorsque l’on a constaté que l’eau de la rivière du Nord était contaminée par des organismes pathogènes comme le E-coli, on a décidé d’apposer des panneaux interdisant la baignade pour protéger les usagers». Les panneaux que le directeur a installés ne sont restés qu’un certain temps parce que le gouvernement fédéral lui a demandé de les retirer. «Ils m’ont demandé d’enlever mes panneaux parce que la rivière était de compétence fédérale».

Le parc a obtempéré rapidement croyant qu’Ottawa allait installer ses propres panneaux ce qui ne sera jamais fait. «Ils nous ont dit que la rivière en était une navigable en raison du transport de bois qui se pratiquait il y a plusieurs années et qu’elle était sous la responsabilité d’Ottawa» explique-t-il candidement. À tort ou à raison, le ministère fédéral est intervenu en connaissance de cause pour interdire au parc d’apposer -et de ce fait prévenir les usagers d’un risque réel- des panneaux d’interdiction à la baignade. Cette situation qui perdure entraîne un faux sentiment de sécurité parmi les baigneurs et autres amateurs d’activités nautiques.

Selon les normes québécoises, lorsque le taux de coliformes dépasse les 200 UFC/100ml, la baignade doit être interdite. De plus, si le taux de streptocoques dépasse les 33 UFC/100ml, l’eau est impropre à la pratique d’activités aquatiques. Il est à rappeler qu’en Ontario, la norme au niveau des bactéries E-coli (coliformes) stipule la fermeture des plages à 100 UFC/100ml.

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