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Deux visions municipales
Nicolas Michaud – Le 12 août dernier, la Ville de Saint-Colomban a procédé au retrait de 17 panneaux d’arrêt sur son territoire. Le conseiller municipal de Prévost, Pier-Luc Laurin, réagit à cette décision et communique la position de la Ville de Prévost en cette matière.
Dans les jours qui ont suivi, cette nouvelle controversée a fait le tour des réseaux sociaux et de plusieurs médias régionaux, voire nationaux. Malgré un mouvement de contestation formé de résidents inquiets qui ont déposé une pétition, l’administration municipale de Saint-Colomban a défendu sa décision impopulaire, et son maire, Xavier-Antoine Lalande, a accordé diverses entrevues afin de s’expliquer.
Celui-ci soutient que les panneaux retirés n’étaient guère respectés par les usagers de la route, qu’ils ne permettaient pas de contrôler le débit de circulation à une intersection, qu’ils ne devaient pas être utilisés pour ralentir la vitesse, qu’ils ne rendaient pas les routes plus sécuritaires et qu’ils étaient non conformes, voire illégaux, selon le Tome V — Signalisation routière du ministère des Transports et de la Mobilité durable. Ce ministère établit les critères à respecter pour justifier la présence de tels panneaux.
Si le maire comprend le fait que, jadis, la Ville ne possédait pas nécessairement d’autres moyens qu’un panneau d’arrêt pour sécuriser certaines voies, il indique que d’autres solutions sont possibles aujourd’hui. C’est notamment le cas pour l’utilisation de radars de sensibilisation, l’établissement de nouvelles bosses de ralentissement, l’ajout de marquage sur l’asphalte, etc.
Réaction de Prévost
Contrairement à la position de Saint-Colomban, celle de Prévost s’en différencierait par sa vision « totalement proactive », selon Pier-Luc Laurin. D’après lui, il serait déraisonnable de retirer des panneaux d’arrêt pour le simple motif qu’ils ne sont pas respectés par les véhicules routiers : il faudrait plutôt qu’« on ne donne pas raison aux méfaits » en laissant ces panneaux à leur place. Le code du ministère des Transports du Québec (MTQ), auquel fait allusion le maire de Saint-Colomban, ne donnerait qu’une ligne directrice : « C’est des recommandations, pas des obligations », plaide le conseiller municipal.
S’il est tout à fait acceptable que Saint-Colomban décide d’appliquer ces recommandations à la lettre, « nous [à Prévost], toutefois, on a un plan d’action, pis on a des mécanismes de réflexions beaucoup plus poussées pour s’assurer que lorsqu’on fait quelque chose, cela a un impact négatif sur la vitesse dans les rues, et ce peu importe qu’on soit ou non en concordance avec le code, nous, on agit toujours pour la sécurité routière de nos citoyens, on est bien heureux des recommandations, mais on les applique quand cela est nécessaire », réplique Pier-Luc Laurin.
Avec l’embauche d’un responsable de la sécurité communautaire, épaulé par deux stagiaires en technique policière durant l’été, et la création d’une commission sur la sécurité communautaire qui regroupe plusieurs partenaires (les travaux publics, l’ingénierie, les communications, deux élus municipaux, la division de sécurité communautaire et la Sûreté du Québec), la Ville de Prévost resterait confiante sur sa capacité d’intervention concernant la sécurité sur ses routes. C’est ainsi que la politique de déneigement, la politique sur les bosses de ralentissement et la politique de consultations sur les méfaits observés par les citoyens ont été pensées sous l’angle de la sécurité communautaire.
Annonces
Après avoir installé 16 bosses de ralentissement en un mois seulement, la Ville de Prévost a reçu une réponse positive à sa demande de subvention pour l’implantation de six bosses de ralentissement permanentes en béton. Alors « qu’il n’y avait aucun dos-d’âne il y a cinq ans », exprime le conseiller municipal, celui-ci considère que c’est un vrai succès pour la sécurité de ses concitoyens. Ce succès serait aussi dû à l’installation d’affichettes de sensibilisation routière sur les terrains des résidents qui en font la demande à la Ville.