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De vaillants pilotes de 5 à 12 ans ont pris le volant de leur tacot
Nicolas Michaud – Le 17 septembre dernier, à l’école des Falaises, de vaillants pilotes (âgés de 5 à 12 ans) ont pris le volant de leur tacot pendant qu’ils dévalaient la pente de la rue Marchand afin d’établir un record de vitesse.
Cela faisait déjà un mois que les affiches étaient placardées et que les bolides étaient exposés devant les commerces-commanditaires situés le long du boulevard du Curé-Labelle. À chaque nouvelle édition, l’engouement pour cet événement gagne promptement le cœur des enfants de Prévost. Or, cette année, la vitesse de cet enthousiasme a brisé le mur du son selon les organisateurs : les 140 places disponibles ont été comblées à peine 48 heures après l’ouverture de la période d’inscriptions.
Nul besoin de permis de conduire pour s’amuser !
Dès 9 h, une heure avant le début des compétitions, une modeste foule a commencé à s’amasser en bordure du circuit. Au même moment, d’autres personnes admiraient la variété fortement hétéroclite des bolides construits par les pilotes et leurs proches. Ces machines se distinguaient autant par leur originalité, voire leur extravagance esthétique (voiture de course, canot, char d’assaut, locomotrice, camion de crème glacée, batmobile, pelle mécanique, requin submersible, navette spatiale et autres bizarreries sur roues) que par leurs matériaux de conception (bois, plastique, métal, fibre de verre, résine d’imprimante 3D, objets recyclés et autres).
Aux alentours du site, plusieurs activités étaient offertes pour le bonheur des petits et des grands : des parcours dans d’énormes jeux gonflables, des tours en minitrain, des séances de photographie en compagnie d’une sympathique mascotte et d’un père Noël – le vrai – résistant à la chaleur, un camion de cuisine de rue, et plus encore. Puis, peu de temps après 10 h, tout était prêt sur le circuit. Il y avait deux pistes de course délimitées par des bottes de foin, un animateur-annonceur, une équipe chargée du chronométrage et une autre responsable de remonter les voiturettes descendues au sommet de la ligne de départ. À tour de rôle, chaque pilote s’installait sur la rampe de lancement avant de s’élancer dans la pente. À vos marques, prêts, partez !
En quelques mots
Pour la majorité des enfants, « c’est la première fois qu’ils ont un volant entre les mains, donc quand ils partent d’en haut, ils se ferment les yeux », rigole affectueusement Josée Desnoyers, l’organisatrice et la fondatrice de l’événement. Cette crainte du volant était bien éprouvée par Victoria (8 ans) qui s’autodéfinit comme « une machine à parler » : « J’pensais que j’allais vraiment avoir peur […] c’est mon amie qui m’a inscrite pis j’avais dit non au début, pis après ça j’ai dit oui, pis finalement c’est vraiment amusant ». Son sens de l’aventure était également partagé par Rémi (6 ans) dans sa simple formule « C’est parce que j’aime ça » et par Raphaëlle (8 ans) qui déclarait : « J’avais participé l’an passé, pis j’avais beaucoup aimé ça; pis mon frère, il m’avait dit qu’il avait adoré ».
Pour sa première participation, Alicia (8 ans) semblait fière de dévoiler son bolide : « Ma voiture ressemble beaucoup à une voiture de course sauf qu’elle a pas d’aileron; c’est un éclair, des éclairs et elle a quatre côtés avec la marque CP ». En ce qui a trait au très observateur Adam (10 ans), il a remarqué, par rapport aux éditions précédentes, que « dans la voiture, avant, y’avait pas de freins dans les dernières années, y’avait juste pas de freins pis fallait foncer dans le foin, c’était cool ». Quant à Célia (8 ans), elle lance un appel sans équivoque aux jeunes : « Ils devraient venir parce que c’est vraiment le fun et amusant ». En somme, si la timidité des enfants interrogés expliquait souvent leur manière plutôt laconique de communiquer, cela ne prenait pas un doctorat universitaire pour com-prendre que leur sourire exprimait plus qu’une dissertation de mille mots.
La ligne de départ : les balbutiements d’un événement
« La première année, on a eu à peu près, je dirais une dizaine, voire une vingtaine de boîtes à savon et on a eu beaucoup de concurrents : on a fait ça dans une petite rue du village, pis là on a vu l’ampleur que ça prenait », se souvient Josée Desnoyers. L’objectif, c’était de trouver une activité qui touchait plusieurs catégories d’âge de 5 à 12 ans, mais qui incitait aussi chaque famille à s’investir dans la construction du tacot de leur enfant, ou de leur petit-enfant, ou de leur sœur/frère, ou de leur neveu/nièce… parce qu’« une fête d’enfants, je trouve que ça réunit la communauté », proclame cette instigatrice. Au fil des éditions, le club Optimiste de Prévost s’est aperçu que certains jeunes (et leurs proches) n’étaient pas en mesure de construire leur propre bolide. Pour ce motif, le comité organisateur a décidé de fournir des boîtes à savon commanditées grâce à un programme clés en main : les commanditaires payaient 500 $ et c’était l’organisme qui s’occupait des voiturettes, de leur fabrication à l’entreposage. Voilà donc, brièvement, les péripéties qui auraient permis le succès de cet événement au cours des années.
La ligne d’arrivée : la fin d’un cycle ?
Très enchantée par l’édition de 2023, Josée Desnoyers se montrait néanmoins prudente au sujet du retour de cette course l’année prochaine. Selon elle, il faut y aller « une année à la fois parce que nous, dans le club Optimiste de Prévost, c’est très important de mentionner que, nous, on n’est pas des bénévoles normaux. Parce que, habituellement, dans les clubs Optimistes, ce sont tous des retraités… nous, on n’a personne qui est retraité; alors, on a tous des jobs, on a tous nos emplois, on travaille tous; alors, toutes ces activités-là, faut faire ça le soir, les fins de semaine ». Sans aucune intention de mettre la clé sous la porte, elle tenait à signaler que la renommée de l’événement ne serait guère possible sans la collaboration et le soutien indéfectible des partenaires locaux que sont les bénévoles, les commerçants participants, les commanditaires, les équipes de premiers soins et de surveillance.
Le club Optimiste et la Ville de Prévost
Née sous l’impulsion du club Optimiste de Prévost, la course de boîtes à savon reste une immense source de fierté pour l’organisation locale et les habitants de la région. C’est pour cette raison que lorsqu’il est question de l’implication des autorités municipales, Josée Des-noyers souligne que « la Ville, elle participe comme commanditaire comme tous les autres, mais l’activité appartient au club Optimiste de Prévost et, si la Ville le veut, on va leur donner un jour, mais là, pour le moment, ça appartient au club Optimiste de Prévost ».
De son côté, Paul Germain, le maire de Prévost, était présent et a qualifié l’événement comme étant « le grand prix international de Prévost avec zéro GES ! » Se déplaçant par la seule force de la pesanteur, ces véhicules sans moteur n’émettaient que de la pollution sonore : les applaudissements, les encouragements, les rires et les cris de joie de la foule en délire.