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Atmosphère de tension entre membres du Conseil de Sainte-Anne-des-Lacs
Jacinthe Laliberté – Depuis quelque temps, les séances du Conseil municipal se déroulent dans une atmosphère tendue, et ce devant nombre de citoyens. Malgré le fait que la mairesse se dise enchantée que la population s’intéresse autant à la gestion de leur municipalité. Alors, d’où vient cette atmosphère de tension ?
Un mécontentement latent chez les citoyens s’est transformé, progressivement, en une irritation de plus en plus difficile à contrôler lors des séances du Conseil. Insatisfaits de l’augmentation importante des taxes, de l’évolution de la Politique de l’accès à l’eau et de certaines procédures utilisées par les élus, les citoyens sont aussi conscients qu’une division sévit au sein du Conseil. Pour eux, il est évident qu’il est scindé en deux : quatre conseillers constituent un groupe et les conseillers Harvey et Lupan en forment un autre.
Sans tomber dans le « qui dit vrai ? », pour une meilleure compréhension de ce malaise, voire le litige, qui règne entre la mairesse et les deux conseillers de l’opposition, Virginie Lupan et Sylvain Harvey, le Journal a recueilli leurs propos lors d’une entrevue.
Les déclarations faites par les deux conseillers lors de la période de commentaires-questions du dernier Conseil ont confirmé, aux citoyens, qu’ils vivaient, réellement, une exclusion lors des rencontres de travail. En résumé, voici ce qu’il en découle.
Les propos de chacun
« Je crois qu’il est important d’éclaircir, une fois pour toutes, la situation. Lors d’une rencontre qui a eu lieu, le 31 octobre, avec madame Hamé, nous avons été informés que le groupe de conseillers ne souhaitait plus travailler avec madame Lupan et moi-même. Je demande, aujourd’hui, que le groupe assume sa décision et qu’il arrête de laisser sous-entendre que nous sommes invités aux rencontres de travail. Ne pas admettre cette décision est venue mettre en doute mon intégrité en tenant des propos diffamatoires et mensongers à mon égard », a déclaré Sylvain Harvey
La mairesse a, effectivement, confirmé l’existence d’une division au sein du Conseil. D’ailleurs, lors de l’entrevue avec le Journal, elle a voulu préciser certains faits : « La table du Conseil n’est pas l’endroit pour parler d’éthique et de déontologie (par ceci elle veut dire d’étaler les conflits). On est rendu dans un effet boule de neige. Ce sont des tensions et des insatisfactions, une question de relation entre les membres du Conseil. Il faut dire, aussi, que c’est un problème de personnalité. En ce moment, c’est une guerre de perception ».
La conseillère Virginie Lupan, quant à elle, a confirmé qu’elle avait, elle aussi, reçu, un courriel indiquant qu’elle et Sylvain Harvey ne seraient plus convoqués aux séances de travail. Elle a, particulièrement, tenu à préciser les faits suivants : « Certains commentaires donnent à penser que je ne m’acquitte pas des tâches qui incombent à mon mandat. Je veux rappeler que j’ai été présente à toutes les séances du Conseil, à une exception près. Je siège au CCU et au CCE et je participe à toutes les réunions du caucus, sauf à celles où je n’ai pas été conviée ».
Impacts de cette exclusion
La décision d’exclure ces deux conseillers a été approuvée par la mairesse et les quatre conseillers. Catherine Hamé explique ainsi le climat qui prévaut au sein du Conseil : « Malgré cette division et la difficulté de travailler ensemble, je m’assure que les opinions de tous les élus soient considérées. Je rencontre, dans un premier temps, le groupe de conseillers et, par la suite, Sylvain et Virginie seule avec ou sans la directrice générale selon les besoins. Même si nous ne travaillons pas de la façon traditionnelle, l’information circule abondamment », a précisé la mairesse.
Aux dires du conseiller Harvey, même s’il est permis, pour un groupe, de tenir des séances de travail, sans inviter l’ensemble du conseil, rencontrer la majorité des élus d’un côté et les deux autres conseillers, de l’autre, n’est pas viable.
Pour Virginie Lupan, le tout se joue autour de l’information : « Ce qui est le plus ardu, c’est l’accès à l’information. La mairesse et la directrice générale ne sont pas toujours présentes, même si elles se disent disponibles. Nous ne recevons pas toujours l’information nécessaire à une bonne prise de décision ». Par exemple, Sylvain Harvey s’est opposé à plusieurs reprises à l’adoption de certains dossiers lors de séances du Conseil, par manque d’information, ce que d’ailleurs il précisait après avoir voté.
Aux fins de précision, la mairesse se réfère aux dispositions légales : « La loi prévoit que les conseillers reçoivent la documentation adéquate qui donne, en général, les informations importantes tels le coût et l’objet étudié. Les discussions en amont, à savoir ce que tel ou tel pense, ne sont pas de l’information à la prise de décision ».
Comment régler le problème ?
Les trois s’entendent sur différents points. Le premier concerne la médiation par le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH). Toutefois, Catherine Hamé soutient que cette instance n’intervient que lorsqu’il y a dysfonctionnement du Conseil : « Pour l’instant, on vote à 95 % à l’unanimité et tout va bien ».
Néanmoins, les deux conseillers sont en contact avec le MAMH depuis leur exclusion des séances de travail et poursuivent, encore présentement, leurs démarches avec ladite instance.
Le deuxième élément, pour lequel les trois sont unanimes, concerne le principe de déontologie mentionné par la mairesse : « La table du conseil n’est pas la place pour régler ces situations. » Cependant, Sylvain Harvey a tenu à apporter cette précision : « Je suis entièrement d’accord avec elle. Ce n’est pas chic de se lancer des roches, mais on n’a pas d’autres endroits pour s’exprimer et la population est en droit de savoir ».
À nouveau, les trois élus s’accordent sur ce dernier point : l’importance pour le Conseil et la population de trouver une ou des solutions. Ils mentionnent tous trois chercher des moyens tangibles, comme la médiation, les discussions, l’envoi de courriels, la demande de rencontres, mais pour l’instant, il n’y a pas consensus.
Au final, les moyens semblent être au rendez-vous et les concrétiser serait l’étape suivante, particulièrement, si tous les conseillers s’impliquent.