Rire aux larmes

Le quatuor à cordes formé de quatre musiciennes fantastiques : Amélie Lamontagne (violon 1), Ana Drobac (violon 2) Nayiri Piloyan (alto et arrangements), Sophie Coderre (violoncelle) – Photo :  Serge Pilon
Salle de Nouvelles
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Le quatuor Rhapsodie – Voyage en Arménie

Carole Trempe – Dans la série Les Grands classiques présentée par Hydro-Québec, Diffusions Amal’Gamme recevait le samedi 17 septembre 2022, un quatuor à cordes formé de quatre musiciennes fantastiques : Amélie Lamontagne (violon 1), Ana Drobac (violon 2) Nayiri Piloyan (alto et arrangements), Sophie Coderre (violoncelle). L’association de ces artistes dans Rhapsodie nous fait découvrir une musique folklorique riche avec des arrangements harmonieux et originaux; une musique d’un peuple profondément souffrant et résilient.

Les musiciennes sont réunies pour exprimer leur passion de la musique. Depuis vingt ans, elles comptent un grand nombre de concerts et de performances diverses. Les quatre artistes sont dynamiques et très sympathiques. Elles sont en totale connexion avec leur public tant par leur sourire, par leurs propos que par leur musique. Tout au long du concert, la salle était partie prenante du voyage.

Ce voyage musical folklorique en Arménie traduit la profondeur de la souffrance et la résilience de ce peuple. Cette souffrance n’est pas réduite à celle du génocide, elle est encore plus vaste. Elle remonte à la nuit des temps. Déchirures, luttes sanglantes, séparations, assimilations, violents affrontements militaires et encore. La diaspora arménienne peine à faire son deuil et le peuple aspire depuis toujours au droit à la vie, à une vie paisible et sereine, à être heureux. La souffrance et la violence sont universelles. L’espoir aussi. Voilà ce que nous avons entendu à travers cette magnifique musique. Voilà pourquoi nos émotions passaient du rire aux larmes.

Au programme, des Pièces Miniatures

Amélie Lamontagne les présente comme étant des petites bouchées savoureuses. Les thématiques de ces pièces se fondent sur la vie quotidienne comme les chants des villages, le printemps, le jeu de cartes, l’oiseau-grue, les berceuses, les danses endiablées. Les musiciennes nous servent ces petites bouchées que nous recevons comme de la haute gastronomie. Leur jeu est tout en douceur, en délicatesse, en subtilité. Le lyrisme sonore est impressionnant, envoûtant. Les arrangements sont élégants et incomparables. On sent les influences musicales (arabe, turque, iranienne, russe) des pays voisins de l’Arménie. On est ailleurs. Des allégories fréquentes avec l’oiseau pour survoler les scènes de guerre, prendre des nouvelles de ceux qu’on aime et semer de l’espoir. Quel beau voyage sensible ! Comme c’est extraordinaire d’avoir le privilège de voir et d’entendre d’aussi bonnes musiciennes !

Elles nous ont également présenté un pot-pourri des grands hits de Charles Aznavour, le porte-étendard arménien par excellence. Les plaisirs démodésHier encoreLes comédiensJe m’voyais déjàEt pourtantLa BohêmeFor me formidableDésormaisEmmenez-moi. Une interprétation bien sentie. Très expressive et musicale, des arrangements remarquables.

Ces quatre talentueuses musiciennes professionnelles ont beaucoup à nous offrir. On a déjà hâte à leur retour sur scène chez nous.

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