Karine Daoust, entrepreneure

Karine Daoust– Photo : Zircophoto

Au-delà du travail, il y a les événements

Marie-Claude Aspiros – Elle organise, chaque année, la Grande journée des petits entrepreneurs. C’est la coordonnatrice derrière la toute nouvelle Station culturelle (anciennement le Symposium de peinture de Prévost). Elle est maman de trois enfants. C’est une entrepreneure passionnée, dynamique et rigoureuse, qui n’hésite pas une seconde à foncer pour obtenir ce qu’elle veut.

La passion des événements, Karine Daoust l’a depuis toujours. En effet, d’aussi loin qu’elle se souvienne, elle voulait organiser des événements spéciaux, ce qui plaisait moins à ses parents, un peu plus conservateurs, qui l’ont poussée vers des métiers plus traditionnels. Cette Prévostoise native de Sainte-Sophie a néanmoins trouvé le moyen d’inclure ce type d’activité en s’impliquant dans sa communauté, à l’école ou au travail. « Une des choses qui me plait en événementiel, c’est le défi de l’imprévu et du changeant. Parce que la routine, ça me tue ! », affirme-t-elle simplement.

Un parcours professionnel truffé d’événements

Durant ses années au Cégep de Saint-Jérôme, où elle a étudié la bureautique et le multimédia, Karine a saisi toutes les occasions pour organiser des rassemblements de toutes natures. Cette époque lui a d’ailleurs permis de valider sa passion pour le métier.

Après trois ans à travailler au service des activités culturelles et communautaires dudit cégep, où elle était chargée d’organiser des événements pour les équipes sportives, cette maman à la vie de famille déjà bien remplie (avec deux jeunes enfants) a fait le saut à la culture. Mais peu de temps après, c’est la Formation continue qui a profité de son expérience, où elle a monté le service à partir de rien, ce qui a sollicité un autre aspect de sa formation.

Après une année à travailler comme responsable des événements à la Municipalité de Morin-Heights, elle se dit qu’elle ne peut plus retourner en arrière. Elle décide donc, en mai 2019, de créer sa propre entreprise en logistique et organisation d’événements. 

La Grande journée des petits entrepreneurs

En 2014, Karine voit passer, par hasard, une annonce sur la Grande journée des petits entrepreneurs, événement qui ne se tenait alors qu’à Québec. Il n’en fallait pas plus pour qu’elle décide de s’impliquer pour amener ce concept chez nous et en faire un des rassemblements locaux des plus courus. Elle requiert l’aide de la Ville qui lui prête main-forte à plusieurs niveaux.

À sa première édition, la version prévostoise de la journée comptait neuf enfants. Un an plus tard, il y a eu 22 exposants. 35 se sont rassemblés en 2017, tandis qu’en 2019, il y en avait 50. 

Dès l’instant où Karine s’est impliquée dans l’organisation globale en devenant responsable des rassemblements GJPE du Québec, elle a travaillé d’arrache-pied pour assurer la gestion de 250 bénévoles, mettant alors sur pied une structure événementielle au moyen d’outils bâtis expressément pour les besoins de la cause. En 2019, il y a eu 130 rassemblements au Québec.

Une implication communautaire dédiée à la culture

Mais le rêve de Karine a toujours été de promouvoir la culture à travers des événements. C’est ainsi qu’en 2017, elle se fait offrir l’occasion de prendre en charge le Symposium de peinture de Prévost, qui en est alors à sa 20e année et où plus de 100 artistes ont exposé leurs œuvres durant cinq jours. 

Dans les semaines et les mois qui ont suivi le symposium, Karine s’est fait un devoir de rencontrer chaque artiste individuellement pour recueillir leurs commentaires. Elle a depuis adapté l’événement en suivant plusieurs de leurs recommandations. « J’aime les artistes en général. Je les comprends, c’est pourquoi je réussis à très bien communiquer avec eux. », mentionne l’organisatrice d’événements. 

C’est ainsi qu’en mars 2018, suivant le désir de l’ancienne organisation, Karine décide de fonder la Station culturelle, un organisme sans but lucratif chargé de faire la promotion des arts et de la culture dans la région administrative des Laurentides, élargissant ainsi le mandat du feu symposium.

Une travailleuse autonome confinée, mais efficace

Comme plusieurs, Karine s’est aussi confinée dans son domicile de Prévost ces dernières semaines. Elle n’en est pourtant pas moins active ! En effet, elle écoule ses journées non seulement à prendre soin de sa famille, mais également à prévoir, organiser, réfléchir, mettre sur pied et inventer de nouvelles solutions pour attirer des nouveaux adeptes qui sauront apprécier, tout comme elle, les arts sous toutes leurs formes. 

Outre la mise sur pied de projections virtuelles du Ciné-club de Prévost, elle développe Kalïédoscope, une plateforme virtuelle de divertissement culturel, sur laquelle on trouve toutes les formes d’art permettant de bien se divertir. 

Elle crée également 10 temps, une exposition comptant 10 œuvres affichées sur panneaux de 4 x 8 pieds ayant la particularité de respecter la distanciation sociale, puisqu’elle se voit de loin. Chacun des 10 thèmes (le premier étant Confiné en moi) est l’œuvre d’un artiste et fait référence aux personnes handicapées qui sont toujours confinées, d’une façon ou d’une autre. 

Ces idées qui se transforment en réalité au fil du temps représentent, pour Karine, un idéal professionnel. En effet, sa plus grande motivation à ce niveau est de rendre l’art le plus accessible au plus grand nombre de personnes possibles. 

Sur une note plus personnelle, elle est très fière de réussir à mener à terme les projets qu’elle annonce, elle qui souffre de sureffiscience. Or, comme tous ceux dont le cerveau n’arrête pratiquement jamais, juste le fait de canaliser ses énergies et focaliser son attention sur un projet en particulier relève du véritable exploit, particulièrement pour quelqu’un qui a toujours un million d’idées en tête. 

Un autre grand défi pour Karine est d’arriver à conjuguer toutes les demandes du quotidien, non seulement pour elle, mais également pour sa famille. « Avec trois enfants, dont un fils qui fait de la télé, et un mari qui est souvent en tournée (elle est l’épouse de Vincent Léonard des Denis Drolet), je suis heureuse d’avoir pu trouver un certain équilibre. Nous vivons à longueur d’année au rythme des projets de chacun. Mais notre famille, c’est comme ça qu’elle fonctionne et qu’elle réussit ! »

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