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Le projet d’un parc de plein air de 810 ha prend forme
Anthony Côté et Catherine Rivard – Le projet d’un parc de plein air de 810 hectares par la ville de Sainte-Adèle et Plein Air Sainte-Adèle va bon train avec le projet de parc du Mont Loup-Garou et la fermeture possible du réseau Chanteclerc à Sainte-Adèle soumis au développement résidentiel.
La ville de Sainte-Adèle est renommée pour ses sentiers de plein air toutes saisons (tous gratuits !) et plus particulièrement pour les 47 km de sentiers multifonctionnels du réseau Chantecler. Les sentiers du Chante-cler sont entretenus par les bénévoles du Club de plein air de Sainte-Adèle (PASA), mais il y a un hic : les sentiers sont situés sur des terrains privés. De plus, le propriétaire des terrains sur lesquels est situé une bonne partie du réseau a déposé un plan de lotissement pour un projet résidentiel couvrant l’ensemble de sa propriété, ce qui obligerait les nombreux amateurs de plein air à se trouver un autre terrain de jeu. Malheureusement, la pérennisation de la majorité des sentiers de plein air de la ville est toujours à faire.
L’ampleur de l’impact économique
En contrepartie, le conseil de ville, la mairesse Nadine Brière en tête, a proposé aux citoyens de la ville de créer un parc à l’envergure de la renommée des sentiers existants. Il protégerait du coup le mont Loup-Garou. Pour confirmer que ce projet était une bonne affaire pour l’ensemble de la Ville (lire les payeurs de taxes), PASA a fait réaliser une étude par la Chaire de tourisme Transat de l’UQAM. Les élus municipaux ont été étonnés des conclusions de cette étude qui atteste l’ampleur de l’impact économique attribuable aux activités de plein air sur le territoire de Sainte-Adèle. En résumé, pour une période de 12 mois :
- les quelque 88 093 visites des sentiers sur le territoire de la ville, plus particulièrement ceux du réseau Chanteclerc, ont généré des retombées de plus de 2,7 M$ pour les commerces de Sainte-Adèle, soit plus de 7 500 $ par jour;
- près de 99,5 % des répondants estiment qu’ils fréquenteront probablement ou certainement les sentiers entretenus par PASA au cours de la prochaine année.
En mai 2018, forts de cette information, les élus ont démarré la démarche pour la création du Parc du Mont Loup-Garou. Ils ont mis en place une réserve foncière sur les terrains qui feraient partie du parc. Celà fige la valeur des terrains pour empêcher la vente à un tiers ou la spéculation foncière. Un règlement d’emprunt a été adopté en janvier 2019 pour le montant à recueillir pour le projet, soit 3 M$. Il est important de mentionner que la ferme intention du conseil de Ville est de ne pas faire assumer la dette à ses contribuables. Très rapidement, la Ville s’est engagée dans une démarche de recherche de financement sous forme de subventions gouvernementales et de dons provenant de fondations et de grands donateurs. La sollicitation de subventions gouvernementales ou d’organismes privés est une tâche exigeante : formulaires à remplir, statistiques à fournir, études à produire, etc. Les critères diffèrent pour chaque organisme ou programme sollicité, et le délai de réponse peut prendre près d’un an. Le financement pourrait aussi inclure des commandites et du socio-financement. Si la ville ne parvient pas à amasser la totalité des 3 M$ avec d’autres sources, le solde serait à sa charge.
Le 4 juin 2019 avait lieu une seconde séance d’information pour présenter aux citoyens le résultat des démarches de financement : beaucoup de demandes acheminées, quelques réponses négatives mais encore plusieurs sans réponse. Certains citoyens ayant manifesté leur désaccord quant à l’éventualité que le projet soit financé par la Ville via leurs comptes de taxes, l’obtention de subventions est une condition incontournable dans l’acceptabilité sociale du projet. Celà dit, le projet du Parc du mont Loup-Garou est en voie de devenir une réalité. En réponse à la question posée à la mairesse Brière : « Avec du recul que feriez-vous différemment ? », elle répond « Être plus réaliste dans les délais requis pour la réalisation du parc ! ». Quant au réseau du mont Chantecler, comme le projet déposé semble conforme aux règlements municipaux et provinciaux, la Ville ne prévoit pas intervenir.