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Les candidats en lice : Paul St-Pierre Plamondon, candidat pour le Parti québécois
Valérie Lépine – Le Journal se propose de rencontrer tous les candidats qui se présenteront dans le comté de Prévost aux élections générales du 1er octobre. Ce mois-ci, il présente les candidats désignés du Parti québécois et du Parti libéral.
L’entrevue avec Paul St-Pierre Plamondon s’est déroulée le 30 avril dernier. En voici le compte-rendu.
Note : Voir aussi l’entrevue avec Naömie Goyette
Comment Paul St-Pierre Plamondon se présenterait-il à ceux qui ne le connaissent pas ou peu ?
M. St-Pierre Plamondon dit être à la base un entrepreneur. Dans le passé, il a dirigé sa propre compagnie, supervisé plusieurs employés et géré un budget de quelques millions de dollars. Il dit aussi être un entrepreneur social. Il a par exemple organisé l’« opération Balais » devant l’Assemblée nationale en 2011 pour obliger le gouvernement Charest à créer la commission sur la collusion et la corruption (commission Charbonneau).
Il dit avoir beaucoup d’initiative et il se définit comme un démocrate. « Le contenu des idées est important et je crois à l’intelligence des gens. En cela, je m’inscris dans la pensée de René Lévesque qui disait qu’il faut “éclairer les gens pour leur meilleur intérêt” ».
Sur quels enjeux va-t-il miser durant sa campagne électorale ?
La campagne de Paul St-Pierre Plamondon se centrera sur trois enjeux principaux.
D’abord le transport collectif. Résident depuis peu de Sainte-Sophie, M. Plamondon constate que le transport collectif est déficient et l’engorgement de l’autoroute 15 a des impacts dévastateurs sur l’environnement et la qualité de vie des habitants.
L’environnement fait aussi partie de ses préoccupations. À ce propos, il dit vouloir travailler sur le développement effréné et parfois mal planifié de la région.
Enfin, il compte protéger les intérêts des jeunes familles. Entre autres, il cite les privatisations massives qui ont eu, dit-il, des impacts délétères sur la situation financière des familles et sur l’offre de services.
Comment va-t-il faire pour échapper à la tendance lourde des politiciens de se conformer à un message standardisé, contrôlé ? A-t-il peur de se faire broyer par la « machine politique » s’il est élu ?
D’emblée, Paul St-Pierre Plamondon affirme que le Parti québécois n’est pas un parti contrôlant. Il dit par exemple avoir pu en toute liberté écrire des articles d’opinion dans les journaux. « Aussi, j’étais là quand le programme a été adopté ». Le candidat péquiste est donc d’accord avec le programme du Parti qui se fonde sur la protection de la classe moyenne, de l’environnement et de la langue française. Donc pour lui, la ligne de parti n’est pas un problème.
De toute façon, « ce serait mal me connaître [que de penser qu’il puise se censurer]. Je suis un libre-penseur et à date, je n’ai jamais plié sur ma liberté. »
Quelle est sa vision du Québec et quelles devraient être les priorités des élus pour y arriver ?
Les 15 années presque ininterrompues de régime libéral, avec ses scandales de corruption, de conflits d’intérêts et de harcèlement sexuel, ont eu un impact sur la confiance des électeurs. « La priorité des élus devrait être de rétablir la confiance, de redonner confiance au Québec avec un gouvernement honnête et compétent. »
Et le Parti québécois est honnête et compétent ?
« Oui, complètement », déclare-t-il sans hésitation. Le PQ est porté par des gens [qui suivent] une logique de service public. Pour Paul St-Pierre Plamondon, le défi du Parti québécois est de parler politique aux gens qui se sont fermés et qui sont déçus par la politique. « Le défi est de convaincre les gens que c’est intéressant et de diminuer leur pessimisme. »
Paul St-Pierre Plamondon a beaucoup travaillé à définir comment le PQ pourrait se renouveler. Quel est le problème de fond selon lui ? Est-ce seulement une question générationnelle ?
Selon M. St-Pierre Plamondon, la question générationnelle est en effet au cœur de la question du renouvellement du PQ. Il affirme que les mentalités ont changé, que les enfants de la Révolution tranquille étaient beaucoup plus impliqués en politique et moins individualistes. Depuis 2000, le PQ tente de rejoindre davantage les jeunes. Après avoir consulté 4 000 personnes et rédigé un rapport sur la question (Oser repenser le PQ), il pense qu’il faut se concentrer sur le développement d’une vie active et démocratique chez les plus jeunes. Il croit que le PQ a atteint cet objectif puisqu’au Conseil national du Parti, la moyenne d’âge est maintenant de 36 ans et que la moyenne d’âge des candidats aux présentes élections a diminué.
« Le projet d’indépendance doit aboutir », affirme-t-il, « et pour se faire on doit impliquer tous les destins et non seulement compter sur un seul groupe. »
On connaît surtout M. St-Pierre Plamondon pour ses opinions sur la nécessité de relancer le PQ et pour sa volonté d’intégrer les jeunes dans l’arène politique. Mais quelles sont ses idées pour solutionner les problèmes actuels en santé et en éducation?
« Les Laurentides sont sous-financées en santé, en éducation et en infrastructures », déclare-t-il d’emblée à cette question. « Et ce sous-investissement dure depuis longtemps. Ça va prendre un député combatif qui va aller au bâton pour faire le rattrapage dans Prévost. C’est ce que je veux incarner ». Il s’oppose entre autres aux privatisations en santé et souhaite un réinvestissement dans le système public. Il considère que la privatisation appauvrit les gens.
Pour lui, c’est quoi être Québécois ?
« Le Québec a une âme. Dans chaque culture, il y a une vision de la vie, une adhésion à une langue, à une mentalité qui évolue. Être Québécois c’est toute personne qui participe à ce cursus. » Et il poursuit : « Le Québec est un cas unique dans le monde. Un Québécois c’est toute personne qui contribue à notre avenir unique ». Il ajoute par ailleurs que l’on sous-estime beaucoup la volonté des Québécois d’adoption d’être Québécois. « La réussite et leur aspiration c’est que leurs enfants deviennent Québécois. […] Le PQ additionne un paquet de monde qui ne demande qu’à être Québécois. »