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La crise des matières recyclables a été évitée
Valérie Lépine – À la fin d’octobre 2017, les médias nationaux annonçaient que la Chine allait fermer ses frontières à certaines matières recyclables (1). Cette nouvelle avait beaucoup inquiété l’industrie du recyclage québécois. Comment Tricentris, le centre de tri de la région, a-t-il vécu cette décision prise de la part du plus gros importateur de matières recyclables au monde ?
C’est dans le cadre de son programme de protection environnementale appelé National Sword que la Chine impose maintenant des normes très sévères quant à ses importations de ballots de fibres. Le pays n’accepte désormais que des ballots ayant un maximum d’environ 0,5 % de contaminants.
Or, ce seuil est presque impossible à atteindre, selon Joey Leckman, membre du conseil d’administration de l’organisme à but non lucratif Tricentris dont un des centres de tri est situé à Lachute. Le marché chinois est donc pour l’instant à toutes fins pratiques fermé pour les ballots de fibres. Le prix du ballot a conséquemment chuté et les autres pays acheteurs ont beau jeu de devenir plus exigeants en termes de qualité (2)
Tirer son épingle du jeu
Mais malgré ce contexte difficile, Tricentris a cependant su tirer son épingle du jeu. Selon ses bulletins de décembre 2017 et de février 2018 (3), Tricentris aurait réussi à vendre tous ses ballots de fibres localement ou à l’étranger (en Inde, au Vietnam et en Indonésie).
Comment l’organisme a-t-il pu parvenir à éviter d’entreposer de grandes quantités de ballots, à l’instar des centres de tri de Montréal, Granby et Cowansville ? M. Leckman affirme que Tricentris est une entreprise très performante. Elle arrive à produire des ballots de fibres ne contenant qu’environ 4 ou 5 % de contaminants. Par ailleurs, ses 250 employés font partie des meilleurs trieurs de la province et ses installations sont à la fine pointe de la technologie. Des séparateurs de carton plus sélectifs permettent par exemple de récupérer plus de tonnes de cette matière par année.
Continuer à recycler
Ce bilan très positif fait dire à Myriam Forget-Charland, chargée de projets au siège social de l’entreprise, que les gens doivent garder confiance et continuer leurs bonnes habitudes de recyclage. Le papier, le verre, le métal et le plastique envoyés au centre de tri trouvent preneur chez les recycleurs. Par ailleurs, sauf les ballots de fibres mélangés et les sacs de plastique qui sont envoyés en Asie, les autres matières sont recyclées principalement au Québec. Seulement 10 % de tout ce qui est envoyé chez Tricentris est enfoui et ces matières sont enfouies parce qu’elles n’auraient pas dues être mises dans le bac de recyclage (comme les vêtements, le bois, les couches souillées ou les restes de table).
- Le recyclage au bord de la crise, Alexandre Shields, Le Devoir, 30 octobre 2017
- Note au sujet de l’exportation des ballots de fibres : « Comme il n’y a pratiquement plus de papier journal en circulation, les ballots de fibres mixtes qui en découlent ne trouvent preneur qu’en Asie. » (Bulletin Tricentris Express février 2018)
- Tricentris Express, décembre 2017
- Tricentris Express, février 2018