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Assemblée générale annuelle du TAC MRC RDN
Valérie Lépine – Le 28 mars dernier, à l’hôtel de région de Saint-Jérôme, s’est tenue l’assemblée générale annuelle du Transport adapté et collectif de la MRC Rivière-du-Nord (TAC). L’assistance, composée majoritairement de citoyens de Prévost, a souvent pris la parole et interpellé les membres du conseil d’administration au sujet de l’accumulation des surplus et de la très lente évolution de l’offre de services.
Dans son communiqué de presse annonçant son assemblée générale annuelle, le TAC se targuait de présenter « une vision tournée vers l’avenir pour répondre aux défis d’un transport accessible, durable et efficace pour ses citoyens ». On y annonçait la mise sur pied d’un projet pilote de service de navettes partant des villes de Prévost et Saint-Colomban vers la gare de Saint-Jérôme. Ce service sera offert sans réservation requise à partir de l’automne 2017, du lundi au vendredi durant les heures de pointe.
Mécontentement
L’annonce de cette nouvelle navette a cependant été totalement été occultée par le mécontentement général des citoyens présents dans l’assistance et par leurs réactions aux éléments contenus dans les états financiers.
Rappelons d’abord qu’un rapport déposé en 2012 au TAC recommandait de faciliter la procédure de réservation, de mettre sur pied un transport intermunicipal, de créer un site Internet interactif et convivial, d’augmenter la visibilité du TAC au sein de la population et d’augmenter la fréquence des autobus le soir et les fins de semaine. Trois de ces objectifs auraient été atteints, au moins partiellement depuis 2016 : production de matériel promotionnel (dépliants, signets, etc.), ajout de deux plages horaires à 14 h et 17 h et service prolongé jusqu’à 19 h 30.
Mais ces améliorations partielles n’ont pas contenté tout le monde. Deux étudiants du cégep de Saint-Jérôme, Anouk Demers et Marc-Olivier Neveu, ont notamment déposé une pétition de 700 noms lors de l’AGA. Les pétitionnaires déploraient le service désuet du TAC et demandaient des améliorations de services comme l’élargissement des horaires du taxibus et l’assouplissement de certaines exigences comme l’obligation d’être présent une demi-heure à l’avance à l’arrêt d’autobus ou la nécessité de faire une demande de taxibus 24 h à l’avance par téléphone. À noter que cette pétition a été soutenue et présentée par Nicole Durand, citoyenne de Prévost engagée en politique municipale.
Achalandage et surplus
L’adoption du budget et le dépôt des états financiers 2016 ont principalement mis deux éléments en lumière.
D’une part, la baisse de 30 % de l’achalandage en transport en commun depuis 2013 a entraîné une diminution de la contribution du Ministère des Transport du Québec (MTQ). Le TAC a donc dû remettre au MTQ un montant de 75 000$.1 Questionnés quant aux causes de cette baisse de l’achalandage, le président du TAC, Germain Richer, et la directrice générale, Louise Bourgeois, ont invoqué le fait que les familles semblent préférer acheter une voiture à leurs enfants qui étudient et la grève (la grève à laquelle on faisait référence n’a pas été spécifiée).
D’autre part, le TAC a décidé de transférer un montant de 392 318 $, issu de son surplus accumulé, dans son budget de fonctionnement de 2017. Le TAC avait 858 264 $ de surplus accumulé à la fin de 2016.
Des commentaires
Durant les périodes de questions, les citoyens ont questionné la stratégie du TAC d’accumuler autant de surplus au lieu d’investir dans les services. Certains ont souligné la contradiction entre l’augmentation de la population dans la MRC et la diminution de la fréquentation du transport en commun et d’autres ont suggéré d’encourager les aînés à prendre le transport en commun en offrant des titres gratuits de transport pendant l’hiver.
Face à ces commentaires, les membres du conseil d’administration semblaient sur la défensive et peu enclins à endosser les critiques. Germain Richer a dit à plusieurs reprises prendre note des remarques et a ajouté que le TAC avait fait des avancées, mais que le manque de ressources financières empêchait de progresser davantage. Bruno Laroche, maire de Saint-Hippolyte et préfet de la MRC Rivière-du-Nord, a quant à lui déclaré qu’il se devait de « gérer les deniers publics de façon responsable » et que pour lui, la priorité allait au transport adapté.
Transport adapté
Des représentantes du Regroupement des usagers du transport adapté (RUTAC) sont aussi intervenues lors de l’assemblée générale. On a réitéré le besoin de faciliter le remplissage du formulaire pour les personnes handicapées, déploré le manque de formation des chauffeurs qui bousculent parfois leurs clients ainsi que la difficulté d’obtenir de l’information de la part du TAC. Une dame de Sainte-Sophie en chaise roulante s’était aussi déplacée pour se plaindre du fait qu’on lui refusait régulièrement du transport sous prétexte qu’une autre personne handicapée avait réservé la même plage horaire.
Élections
L’assemblée générale annuelle du 28 mars a été l’occasion d’élire deux administrateurs représentant les usagers (à noter que le conseil d’administration a décidé d’ajouter cette année un poste supplémentaire de représentant des usagers). Ce sont Viviane Dagenais et Jean-Guy Joubert, tous deux résidents de Prévost, qui ont été élus par les membres présents lors de cette assemblée.
- Achalandage en transport collectif : 2013 : 22 415; 2016 : 17 245 (baisse de 30 %). Le MTQ octroie ses subventions en fonction du nombre de passagers : 20 000 passagers et plus : 200 000 $; moins de 20 000 passagers : 125 000 $.
Voir article : Réactions de Bruno Laroche – Réveil brutal