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De l’imprimé au virtuel
Gleason Théberge – La Société d’histoire de la Rivière-du-Nord annonçait, le vendredi 24 février dernier qu’elle était dépositaire de copies papier, microfilms et numériques de plusieurs journaux de la région.
Les éditions de 1897 à 1947 de l’Avenir du Nord, celle de 1947 à 1967 du Progrès du comté de Terrebonne, et quelques années de celles de l’Écho des Mille-Îles, de l’Écho du Nord et du journal Le Nord sont ainsi disponibles pour consultation à leur centre d’archives situé rue du Palais, à Saint-Jérôme.
La veille, à Prévost, le service culturel de la Municipalité lançait son Musée virtuel sur plateforme internet, consacré, entre autres, au patrimoine municipal, à plusieurs artistes citoyens et à l’ancien village de Prévost, une information détaillée dans nos pages.
Cette effervescence culturelle, qui répond à point nommé aux préoccupations identitaires, nous rappelle la dimension diversifiée de notre nation et le souci de beaucoup d’entre nous de mettre les citoyens en rapport les uns avec les autres. Notre Journal poursuit d’ailleurs cette lancée, car dans cent ans, malgré le développement attendu de technologies virtuelles, ce sera dans nos pages que d’autres trouveront les échos de nos aventures sociales et le témoignage des nos préoccupations.
C’est aussi l’intention du Musée virtuel, centré surtout sur l’ancien Prévost, qui aurait fêté cette année son centième anniversaire, et entend reprendre le fil d’un premier circuit patrimonial réalisé en 1993 dans l’ancien village de Shawbridge, qu’avait précédé l’exposition Un pont., un village, préparée par Alain Paquin. Le lancement du musée et l’annonce d’un nouveau circuit, à être réalisé à l’automne cette fois dans l’ancien village de Prévost, permettent de constater que si de nombreux citoyens continuent à évoquer notre âme, la Municipalité a manifestement pris la relève de travail de mémoire, et cela, surtout depuis que Cynthia Desruisseaux, la responsable du dossier culturel y œuvre avec enthousiasme et efficacité. Mais ce renouveau date d’une vingtaine d’années, d’ailleurs, quand le vent a tourné au conseil de Ville à propos de la gare, puis avec l’arrivée de l’équipe de Claude Charbonneau (2000), et l’offre d’un soutien permanent à la gestion de l’édifice devenu, avec les falaises, la référence publique de la vitalité municipale.
Il en aura pourtant fallu de l’énergie pour en arriver là. Après l’époque de la boîte à chanson La Girouette des années soixante, c’est avec la formation de Culture Prévost, en 1982, que se sont regroupés plus récemment de nombreux intervenants, qui ont vu à rénover l’ancienne école anglaise de la rue Maple (1984) pour en faire un centre culturel. Ils créeront alors la Société du patrimoine (1986), à l’origine aussi de la mise en valeur de la gare du Canadien Pacifique à Shawbridge. C’est sur son site que naîtront ensuite un symposium de peinture (1998), grâce à Lise Voyer et Jean-Pierre Durand, auquel Annie Depont en ajoutera un sur le verre (1999), pendant qu’autour du Centre culturel sera formé l’organisme Amal’Gamme, désormais reconnu comme un des centres majeurs de diffusion de la musique classique dans les Laurentides et qu’anime notre collègue Yvan Gladu.
D’autres noms devraient être cités, Élie Laroche, l’artisan du journal Le Réseau (1988-1994), Denys Duchesne et Pierre Daigneault, du défunt Cléon (1996), Jean Laurin, premier rédacteur en chef du Journal de Prévost…
Mais parmi les tenants de cette survivance, nous nous rappelons aussi la présence de Thérèse Gaudet, qui rendait récemment toutes les clefs des appartenances qu’elle défendait vigoureusement par toutes ses implications. Son départ est souligné ailleurs dans nos pages, et c’est aussi pour celles et ceux qui continuent ou commencent le même travail essentiel et courageux que ce texte a voulu souligner les initiatives anciennes qui nous font notre présent…